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Info franceinfo Les présidents du groupe d'amitié France-Israël et du groupe d'études sur l'antisémitisme veulent "retirer la vice-présidence" aux députés LFI

Article rédigé par Margaux Duguet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'Assemblée nationale, le 18 juillet 2023. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)
Les députés du parti présidentiel Mathieu Lefèvre et Constance Le Grip demandent, dans une lettre adressée à Mathilde Panot, de retirer la vice-présidence à Aymeric Caron et Ersilia Soudais de ces deux groupes du fait de leur position sur l'attaque du Hamas en Israël.

L'attaque terroriste du Hamas en Israël suscite des tensions jusque dans les groupes d'amitié et groupes d'études de l'Assemblée nationale. Le président Renaissance du groupe d'amitié France-Israël, Mathieu Lefèvre, et la présidente Renaissance du groupe d'études sur l'antisémitisme, Constance Le Grip, ont écrit mardi 10 octobre à Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI, pour lui demander de "retirer la vice-présidence" de ces groupes à deux députés LFI, Aymeric Caron et Ersilia Soudais. Le premier siège au groupe d'amitié France-Israël, la seconde dans le groupe d'études sur l'antisémitisme.

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Dans ce courrier consulté par franceinfo, Constance Le Grip et Mathieu Lefèvre fustigent la position de La France insoumise sur les violentes attaques terroristes du Hamas. "Vous ne pouvez à la fois tenir un discours antisioniste, refuser de condamner explicitement
la barbarie terroriste et continuer à être représentés dans un groupe d’études et d’amitié qui  luttent contre l’antisémitisme et qui font de la sécurité de l’État d’Israël un impératif non négociable", dénoncent-ils. 

Mathilde Panot refuse de qualifier le Hamas d'organisation terroriste

Ces prises de position font polémique au sein même de la Nupes, les autres partis de gauche adoptant une attitude très différente. "L'offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Nous déplorons les morts israéliens et palestiniens", pouvait-on lire dans le communiqué de LFI du 7 octobre. "Gaza est une prison à ciel ouvert depuis bien longtemps, dans l'indifférence générale ! La haine attire la haine, et certains semblent découvrir que ce sont toujours les civils qui payent le prix de la guerre. Plus que des paroles, il faut de la justice pour faire la paix", avait aussi réagi Ersilia Soudais.

Mathilde Panot a par ailleurs refusé mardi de qualifier le Hamas d'organisation terroriste, s'attirant de nouveau les foudres de la classe politique et des socialistes. La cheffe du groupe LFI a préféré parler de "crimes de guerre". Les deux présidents Renaissance estiment qu'"en refusant, ce matin encore, de condamner [l'attaque du Hamas] explicitement, les députés de votre groupe font preuve de connivence avec les actions d’un groupe terroriste (...). Ces mots constituent, sinon de l’apologie du terrorisme, du moins une forme de complaisance envers les groupes qui s’y livrent".

"Leur position n'est pas celle de la France"

"Je n'ai pas très envie que monsieur Caron puisse se prévaloir d'un échange en visio avec les membres de la Knesset [le Parlement israélien], prévu jeudi", fait encore savoir à franceinfo Mathieu Lefèvre. "Au-delà de la divergence de l'appréciation de la condamnation, ce groupe d'amitié et ce groupe d'études ont aussi une vocation diplomatique, à savoir porter la parole de l'Assemblée nationale et de la France, or, leur position n'est pas celle de la France." C'est sur le réseau social X qu'Aymeric Caron a réagi à ce courrier. "Le député Mathieu Lefèvre annonce vouloir m’exclure du groupe d’amitié France-Israel car je dénonce le gouvernement d’extrême-droite de Netanyahou, s'indigne-t-il. Ils ont complètement perdu la tête, au moment même où nous devons collectivement œuvrer à la paix, en regardant avec lucidité les événements."

A l'origine, Constance Le Grip et Mathieu Lefèvre avaient prévu d'écrire à Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale pour qu'elle retire à Aymeric Caron et Ersilia Soudais leur titre. Mais, "dans la mesure où le bureau avait acté que chaque groupe dispose d'une vice-présidence, c'est au groupe LFI d'agir", fait savoir une source parlementaire. La réponse de Mathilde Panot est maintenant attendue. 

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