Reportage "Ce n'est pas ma guerre" : ces Libanais qui se désolidarisent du Hezbollah, en guerre contre Israël

Durement affaibli par les bombardements menés par Israël, décrié par de plus en plus de Libanais, le Hezbollah traverse l'une des crises les plus importantes de son histoire.
Article rédigé par franceinfo
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Une affiche géante du leader politique du Hamas, Ismail Haniyeh, du général iranien assassiné, Qasem Soleimani et du commandant du Hezbollah, Fuad Shukr (de gauche à droite), à Beyrouth, le 19 septembre 2024. (JOSEPH EID / AFP)

Au Liban, les habitants vivent avec inquiétude les échanges de tirs quotidiens entre le Hezbollah et Israël. Certains pointent du doigt la responsabilité de la milice chiite, accusée d'entraîner tout le pays dans une guerre totale contre l’État hébreu. Des Libanais sont très critiques à l’égard de l’organisation dirigée par Hassan Nasrallah.

Mahan Barazi, économiste, se trouve dans un café du centre de Beyrouth pour parler de l'un de ses sujets de prédilection : le Hezbollah. "Ce n'est plus une force qui est libanaise, c'est une milice internationale au service de l'Iran. Tout le monde est en train de voir que le Hezbollah est un État dans l'État libanais."

"La majorité des Libanais n'ont rien à voir avec Gaza"

En bombardant le nord d'Israël pour soutenir les Palestiniens de la bande de Gaza, la milice chiite a exposé tous les Libanais de toutes les confessions à des représailles. Ce que dénonce Ryad, un habitant de la capitale : "Ce n'est pas ma guerre. La majorité des Libanais n'ont rien à voir avec Gaza. On a trop longtemps combattu pour les Palestiniens, ça suffit."

"J'ai vécu 52 ans de ma vie dans la guerre, j'ai grandi dans la guerre et le Hezbollah est maintenant en guerre."

Ryad, habitant de Beyrouth

à franceinfo

"Trop c'est trop, reprend le Libanais. Je n'aime pas voir mon peuple fuir dans le sud et le voir vivre dans la peur, partir sans rien. On peut avoir une guerre civile à cause du Hezbollah. Et je ne veux pas que les musulmans et les chrétiens s'entretuent, car les deux sont libanais."

Mais si le Hezbollah n'a cessé de gagner en pouvoir et en influence, c'est parce qu'il a profité de l'effondrement du Liban. La milice est ainsi devenue beaucoup plus puissante que l'armée nationale libanaise, souligne Walid. "Le Hezbollah est né de la faiblesse de l'armée libanaise, car ni l'Europe ni les États-Unis ne lui ont fourni les équipements militaires adéquats afin de créer les conditions de la sécurité et de la stabilité du Liban", analyse-t-il.

"Fournissez des armes et du matériel militaire à l'armée libanaise, soutenez un État libanais fort, une armée libanaise puissante et vous n'aurez plus de Hezbollah au Liban. C'est ça la solution !"

Walid, un Libanais

à franceinfo

Durement affaibli par les bombardements menés par Israël, décrié par de plus en plus de Libanais, le Hezbollah traverse l'une des crises les plus importantes depuis sa création en 1982.

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