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Reportage "Prenez Nétanyahou, rendez-nous les otages" : en Israël, la colère des proches des personnes kidnappées par le Hamas

Le Premier ministre israélien, sous la pression, a fini par recevoir des proches des otages détenus par le Hamas, inquiets après les bombardements massifs contre Gaza. "On se fiche de ce qu'ils donneront en échange", ont déclaré les familles.
Article rédigé par Faustine Calmel - Fabien Gosset
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les familles des otages prennent la parole lors d'un rassemblement pour mettre la pression sur le gouvernement israélien, le samedi 28 octobre 2023 à Tel-Aviv. (DIMA VAZINOVICH / MIDDLE EAST IMAGES)

Ils avaient arraché cet entretien dans l'après-midi, après avoir menacé de lancer des manifestations dans tout le pays : le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a reçu samedi 28 octobre, et pour la première fois, des représentants des familles des 230 otages aux mains du Hamas depuis trois semaines. Car depuis vendredi, Israël a massivement bombardé Gaza, plongée dans un black-out total, malgré la présence des otages dans l'enclave palestinienne.

Les proches des otages font donc pression sur le gouvernement. Environ 1 500 personnes se sont rassemblées dans une ambiance assez électrique. Ils ont envahi le boulevard devant le ministère de la Défense, coupant la circulation pendant 30 minutes. Mais ils sont ressortis de cet entretien sans réelle réponse. "Nous avons exigé que l’opération militaire prenne en compte le sort des otages et des disparus. C’est la responsabilité du gouvernement", lance Merav, la mère de Romi, enlevée à la rave-party par les assaillants du Hamas.

"Nous avons demandé que rien ne soit fait qui pourrait les menacer."

Merav, mère de Romi, otage du Hamas

à franceinfo

Un homme l'interpelle : "Mais qu'est-ce que ça nous apporte au final ? Il n'a rien dit, Nétanyahou", s'agace-t-il. La foule bruisse, partagée entre agacement, déception et colère. Un peu après, un homme prend la parole. Le père de Omer faisait lui aussi partie de la délégation. Il tente de surmonter les premières divisions de ces familles éplorées : "Tous les otages doivent rentrer à la maison, qu'elles que soient les négociations en cours ou à venir. Tous", insiste-t-il.

Les familles des otages manifestent à Tel-Aviv le 28 octobre 2023 pour faire pression sur le gouvernement de Netanyahou. (FAUSTINE CALMEL / RADIO FRANCE)

"On se fiche de ce qu'ils donneront en échange"

"On se fiche de ce qu'ils donneront en échange. Le Premier ministre nous a écouté, et a dit qu'il ferait tout pour cela", poursuit le père de Omer, qui finit son discours sous les sifflets à la mention du Premier ministre. Benyamin Nétanyahou est conspué par la foule aux cris de "honte, honte". Une femme hurle : "Prenez Nétanyahou ! Rendez-nous les otages !"

Le Premier ministre israélien, qui a eu tant de mal à former un gouvernement, était déjà vivement critiqué pour sa gestion de cette guerre. Il l'est aussi désormais ouvertement pour celle des otages. De son côté, le chef du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar, s'est dit prêt à conclure "immédiatement" un échange des otages que le mouvement islamiste palestinien retient dans la bande de Gaza contre "tous les prisonniers" palestiniens incarcérés par Israël.

En Israël, les proches des otages font entendre leur colère contre le gouvernement - le reportage de Faustine Calmel et Fabien Gosset à Tel-Aviv

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