: Reportage "Une des plus belles façons d'exprimer notre liberté" : en Israël, les survivants de l'attaque du 7-Octobre dansent pour atténuer le traumatisme
En Israël, après un peu plus de trois mois de guerre, les survivants des attaques du 7-Octobre tentent de se reconstruire. Plusieurs centaines de participants du festival Tribe of Nova, visés par le Hamas lors de leur rave party, se sont retrouvés vendredi 19 et samedi 20 janvier, dans le désert du Negev, dans le sud du pays, pour à nouveau danser et faire la fête.
Jusqu'à cinq heures du matin, sous les néons bleus et roses, Eliran a pour la première fois dansé à nouveau, lui qui, pour fuir les terroristes, s'est caché pendant des heures dans une forêt, le 7 octobre dernier : "Ça soulage. Encore plus après ce que nous avons vécu. C'est arrivé lors d'un festival de musique, alors se libérer de ce drame à travers la musique, c'est doublement gratifiant. Nous ne cesserons jamais de danser."
"Nous ne cesserons jamais de danser"
Quelques heures de danse, pour exorciser ses angoisses, entre les palmiers et les hamacs dans ce bout de désert. Dans un coin, flotte le drapeau du festival Tribe of Nova. "Nous avons commencé par des retraites, sans rave, raconte Ren, l'une des organisatrices de cette fête. "Et petit à petit, nous les accompagnons dans le processus de guérison. C'est important de danser, en général, seul à la maison ou dans une fête, encore plus pour des gens qui aimaient tellement ça", assure l'organisatrice.
"Je pense que c'est une victoire. En quelque sorte, nous ne nous sommes pas arrêtés."
Ren, l'une des organisatrices de la fêteà franceinfo
Sous une tente, certains jouent de la musique. Yoav et Gal s'approchent. Le premier est soldat, il a quasiment enchaîné le drame du festival Nova et sa mobilisation pour la guerre. Alors ce week-end est, pour tous les deux, un véritable retour à leur vie d'avant : "C'est très émouvant d'entendre la musique et de danser. Comme de boucler une boucle. Et ça m'avait manqué, vraiment."
"Les terroristes n'ont pas gagné"
"Depuis le 7 octobre, la fête avait une connotation négative pour moi, alors ça m'a fait beaucoup de bien, ajoute Yoav. Et puis c'est pour montrer que les terroristes n'ont pas gagné, qu'ils n'ont pas réussi à prendre notre honneur. Je répète tout le temps à mes amis qu'on n'est pas allés au bout de la fête parce qu'ils nous ont interrompus."
"Je me demande ce qui serait arrivé si tout avait continué comme prévu, poursuit-il. On a eu un avant-goût de ça ce week-end. C'est une des plus belles façons d'exprimer notre liberté." Bientôt, Yoav reprendra ses armes, mais espère revenir danser avec son ami, dès que possible.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.