Reportage Guerre au Proche-Orient : dans la banlieue sud de Beyrouth, le choc après la frappe israélienne

L'armée israélienne a affirmé mardi soir avoir "éliminé" à Beyrouth un commandant du Hezbollah "responsable" selon elle du tir meurtrier sur le Golan. Une nouvelle étape qui fait craindre un embrasement régional.
Article rédigé par franceinfo - Arthur Sarradin
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Temps de lecture : 2min
Les secours dans une rue de la banlieue sud de Beyrouth près d'un immeuble dont les derniers étages ont été détruits à la suite d'une frappe militaire israélienne, le 30 juillet 2024. (AFP)

Dans la banlieue sud de Beyrouth, plus d'une centaine de passants contemplent, dans la soirée du mardi 30 juillet, un édifice éventré après une frappe israélienne. L'Etat hébreu affirme avoir tué un haut gradé du Hezbollah, en riposte à la mort de douze enfants druzes samedi sur le plateau du Golan. La mort de ce haut commandant du Hezbollah n’est pas confirmée par l'organisation libanaise. Cette frappe est intervenue avant l'annonce mercredi matin du Hamas de la mort de son chef Ismaïl Haniyeh dans une frappe israélienne à Téhéran en Iran.

À Beyrouth, selon un bilan provisoire du ministère local de la Santé, trois civils  une femme et deux enfants  ont été tués et 74 autres personnes blessées dans la frappe israélienne. Liliane habite le quartier de Beyrouth touché, elle a assisté à toute la scène. "J'ai d'abord entendu un sifflement depuis mon balcon puis une frappe, raconte-t-elle. Mon beau-frère était là et a été blessé à la jambe."

"Nous n'avons pas peur de rester"

Devant les ruines de l'immeuble, des secouristes fouillaient mardi soir les décombres à la recherche des disparus. Le quartier est sous le choc, mais malgré tout, Liliane explique vouloir rester : "Même pendant la guerre de 2006 nous ne sommes pas partis, alors nous n'avons pas peur de rester."

Dans l'hôpital voisin, les soignants s'affairent pour porter assistance aux blessés. Sur une chaise au milieu des va-et-vient, Tarek est en train de donner son sang. Il a fait le déplacement depuis le nord de la capitale. "On s'attendait à ce genre d'agression de la part d'Israël. Alors nous peu importe le quartier d'où l'on vient, nous venons donner notre sang par solidarité. Dans cette situation nous devons tous nous entraider."

C'est la deuxième fois que Beyrouth est directement touchée par une frappe israélienne depuis le 7 octobre. En cas d'escalade des tensions dans la région, les habitants des quartiers sud, densément peuplés, craignent d'être les victimes de nouvelles frappes à venir.

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