Tensions au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du dimanche 14 avril
Après l'attaque sans précédent menée par l'Iran contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche 14 avril, les réactions se sont multipliées dans le monde entier. Selon l'armée israélienne, l'Iran a envoyé "un essaim de 300 drones tueurs, des missiles balistiques et des missiles de croisière". Seuls quelques missiles balistiques "sont entrés et ont légèrement touché" une base militaire, encore en activité, a affirmé son porte-parole Daniel Hagari. La journée a aussi été marquée par une réunion en visioconférence du G7 et une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU. Franceinfo fait le point sur les principales informations relatives aux tensions dans le Proche-Orient.
Plusieurs Etats ont aidé Israël à contrer cette attaque aérienne
L'attaque a été "déjouée" par Israël et ses alliés qui ont intercepté "99% des tirs", a affirmé l'armée israélienne, qui s'est félicitée d'avoir pu compter sur "une coalition défensive d'alliés internationaux", dirigée par les États-Unis avec la Grande-Bretagne, la France et d'autres pays, pour contrer l'attaque iranienne.
Les Etats-Unis ont abattu "plusieurs dizaines" de drones et de missiles, a précisé le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche, John Kirby. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a confirmé dimanche que "plusieurs" drones iraniens avaient été abattus par des avions de son pays.
Si Israël a assuré que les Français l'avaient aidé à "déjouer" l'attaque iranienne, une source militaire française a précisé à franceinfo que l'armée française s'était contentée d'assurer "l'autodéfense" de ses bases au Proche-Orient. "Nous avons des bases en Jordanie et aux Emirats Arabes Unis", a rappelé Stéphane Séjourné, invité du journal de 20 heures de France 2. "L'attaque iranienne ne mettait pas seulement en cause d'Israël, mais également portait atteinte à la sécurité de nos forces", a-t-il expliqué, ajoutant que la France avait "participé à des actions d'interception".
La communauté internationale partagée entre condamnation et inquiétude
Dénoncer l'hostilité tout en jouant la prudence, c'est l'attitude adoptée par de nombreux pays dimanche. D'un côté, un bloc de pays occidentaux, dont la France et les Etats-Unis, ont fermement dénoncé l'opération militaire du régime islamique et assuré Israël de leur soutien. D'autres nations ont préféré ne pas pointer l'Iran du doigt, au nom des efforts de paix dans la région.
L'Otan "condamne l'escalade de l'Iran" et "appelle à la retenue", ajoutant dans un communiqué qu'il est "essentiel que le conflit au Moyen-Orient ne devienne pas incontrôlable". Condamnant également l'attaque, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté "toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue afin d'éviter toute action qui pourrait conduire à des confrontations militaires majeures sur plusieurs fronts au Moyen-Orient".
La France recommande à ses ressortissants de "quitter temporairement l'Iran"
Le quai d'Orsay recommande aux Français de "quitter temporairement" l'Iran, du fait d'un "risque d'escalade militaire". "En raison du nouveau palier franchi", l'ambassade de France à Téhéran conseille par ailleurs "de faire preuve de la plus grande prudence dans les déplacements" et "d'éviter tout rassemblement", selon le site du ministère des Affaires étrangères. Vendredi, Paris avait déjà demandé aux Français "de s’abstenir impérativement de se rendre en Iran, au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens".
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a annoncé lors du journal de 20 heures de France 2 que l'ambassadeur d'Iran en France était convoqué pour passer" un "message de fermeté".
Le G7 s'engage à "fournir plus d'aide humanitaire" aux Palestiniens de Gaza
Les dirigeants du G7 (qui réunit la France, les Etats-Unis, le Canada, le Japon, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne) se sont réunis par vidéoconférence dimanche. A l'issue de cette réunion, convoquée par le président américain Joe Biden, ils ont "unanimement condamné l'attaque sans précédent de l'Iran contre Israël", a indiqué sur X (ex-Twitter) le président du Conseil européen Charles Michel, soulignant que "toutes les parties doivent faire preuve de retenue".
Dans un communiqué commun diffusé par la présidence italienne, le G7 s'engage aussi à "fournir plus d'aide humanitaire" aux Palestiniens de Gaza.
La crainte d'un embrasement
Alors que la question d'une réponse d'Israël se pose, les Etats-Unis ont affirmé leur opposition à toute "escalade" ou"guerre étendue avec l'Iran", a insisté un porte-parole de la Maison-Blanche. "Il faut éviter, dans cette région, que les conflits déjà en cours ne s'aggrave", a estimé Stéphane Séjourné, invité du journal de 20 heures de France 2. "Nous menons un message à la retenue et la désescalade dans la région", explique le ministre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.