François Hollande déclare la lutte contre l'antisémitisme "cause nationale"
Le Premier ministre israélien a profité de sa visite en France pour se rendre à l'école Ohr Torah (anciennement Ozar Hatorah), où Mohamed Merah a tué un enseignant et trois élèves, en mars.
TOULOUSE – Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et le président français, François Hollande, ont rendu hommage aux victimes de Mohamed Merah jeudi 1er novembre à Toulouse (Haute-Garonne) à l'occasion d'une cérémonie dans l'école juive où le "tueur au scooter" a fait quatre morts en mars. La veille, ils avaient tous deux abordé les grands dossiers diplomatiques à Paris, discutant notamment de l'Iran.
Le 19 mars, le jeune Toulousain qui se réclamait d'Al-Qaïda avait tué trois enfants juifs et un rabbin dans cette école du nord-est de la ville, quelques jours après avoir tué trois militaires et en avoir blessé grièvement un quatrième.
Une visite contre l'extrémisme
Une promesse faite lors des obsèques à Jérusalem. Benyamin Netanyahu s'était engagé à venir à Toulouse lors des obsèques des quatre victimes franco-israéliennes à Jérusalem. Il a donc tenu sa promesse en venant visiter le collège-lycée Ozar Hatorah, rebaptisé Ohr Torah depuis le drame. Il doit notamment rencontrer des élèves, avant une cérémonie en présence de François Hollande, qui devrait aussi prendre la parole.
Un message contre l'antisémitisme. La veille, Benyamin Netanyahu a été reçu à l'Elysée, où il s'est dit fier d'aller à Toulouse afin de "porter le message que l'extrémisme envers les juifs et les non juifs est inacceptable". Le drame de Toulouse revêt un "caractère planétaire", selon Nicole Yardéni, présidente du Crif Midi-Pyrénées, qui s'exprimait à l'annonce de cette visite. "Toulouse est devenue un symbole pour les juifs du monde. Il y a un avant et un après Mohamed Merah."
La promesse de François Hollande. Le président français a affirmé lors de la cérémonie d'hommage que la France était déterminée à "combattre sans relâche l'antisémitisme" et à "le pourchasser partout", martelant que c'était "une cause nationale".
L'antisémitisme "sera pourfendu dans toutes ses manifestations, les mots comme les actes", a promis le chef de l'Etat, ajoutant qu'il serait "poursuivi par tous les moyens partout où il se diffuse, en particulier sur les réseaux sociaux qui accordent l’anonymat à la haine". Une allusion à la mutiplication de messages antisémites suscités par le mot-clé #unbonjuif sur le réseau social Twitter début octobre.
Une cérémonie ternie par des révélations sur Merah
Les révélations de "Libération". Le matin même de cette visite, de nouvelles révélations ont relancé les questions sur l'affaire Merah, dans le quotidien Libération (abonnés), qui cite des auditions. Deux policiers toulousains auraient ainsi envisagé de transmettre au parquet le dossier du tueur, et ce, dès juin 2011. Mais leurs supérieurs n'auraient pas réagi à cette alerte. Après ces informations, un des avocats des familles de victimes a réclamé une commission d'enquête parlementaire.
La réponse de Claude Guéant. L'ex-ministre de l'Intérieur Claude Guéant (UMP) a lui défendu jeudi l'attitude de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) dans cette affaire. "Il est vrai que Merah a fait l'objet de beaucoup d'observations, ça veut dire que les services étaient sur ses traces, mais que jamais son comportement n'a révélé de dangerosité" a-t-il expliqué sur RTL.
La réponse de François Hollande. "Le drame de Toulouse a révélé certaines failles dans l'organisation de notre renseignement", a affirmé le chef de l'Etat lors d'une cérémonie au collège-lycée Ohr Torah (ex-Ozar-Hatorah) de Toulouse. Promettant que "toute la lumière sera faite", il a assuré que "contre le terrorisme, (la France) est sans faiblesse".
Une venue critiquée par des militants propalestiniens
Les pro et les anti défilent mercredi. Sur la place du Capitole à Toulouse, une centaine de militants d'extrême gauche ont agité mercredi des drapeaux palestiniens et du Front de gauche pour protester contre la politique d'Israël, comme le rapportent nos confrères de France 3 Midi-Pyrénées. A Paris, place de l'Opéra, deux cents personnes ont brandi des drapeaux et manifesté contre l'accueil réservé au Premier ministre israélien. D'autres manifestants, au contraire, lui ont apporté leur soutien aux cris de "Israël vivra, Israël vaincra", en bas des Champs-Elysées.
Important dispositif de sécurité jeudi. Un important dispositif de sécurité a été déployé autour et à l'intérieur de l'école toulousaine. Des portiques de sécurité ont été installés et des maîtres-chiens fouillent les invités. Au total, trois cents policiers ont été mobilisés pour que l'événement se déroule en sécurité. Le quartier de la Roseraie a été entièrement bouclé par la police et une partie du périphérique de la ville a été fermée à la circulation.
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