Qui finance l’Etat islamique ?
La vidéo de la décapitation du journaliste américain James Foley, revendiquée par l’Etat islamique, provoque une vague d’indignations à travers le monde. Aux Etats-Unis, Barack Obama estime que l’organisation n’a "pas sa place au XXIe siècle". En Grande-Bretagne, une chasse à l'homme a été engagée pour retrouver le bourreau, "très probablement britannique " selon le Premier ministre David Cameron.
L'Etat Islamique qui menace le monde occidental est une organisation terroriste extrêmement puissante, et surtout très bien financée. Interrogé sur France Info, Jean-Charles Brisard, spécialiste des questions de terrorisme, explique que si l’Etat islamique s’autofinance aujourd’hui, ça n’a pas toujours été le cas. "En 2003, lorsqu’elle a été fondée en Irak, elle bénéficiait de donations de riches hommes d’affaires du Golfe, d’Arabie Saoudite, du Qatar, des Emirats et du Koweit ", précise le spécialiste.
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Au départ, l’Etat islamique était même soutenu politiquement par certains pays "en tant que représentant armé de la communauté sunnite en Irak ", qui se sont ensuite éloignés. L’Arabie saoudite et le Qatar ont progressivement arrêté de soutenir ces combattants et sont aujourd’hui engagés contre eux.
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Budget colossal
L’Etat islamique est ensuite devenu "autosuffisant ", car il a commencé à "prélever des impôts localement, sur des sociétés privées, des droits de passage ". Ses membres pratiquent également "l’extorsion et le vol en pillant des banques et des sociétés ". L’organisation met également la main sur des ressources qu’elle revend à l’étranger, notamment le pétrole.
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Cette capacité financière est une "force unique, sans aucun précédent ". Jean-Charles Brisard rappelle que même Al-Qaida, "dans ses plus grandes heures ", n’a "jamais eu le budget de l’Etat islamique ". Un budget estimé entre "un et deux milliards de dollars " qui lui permet de financer de nombreuses opérations et d’acquérir du matériel ultra sophistiqué, comme en Irak. Mais ce qui fait surtout la force de cette organisation selon le spécialiste, c’est qu’elle "soit parvenue à recruter beaucoup de djihadistes occidentaux et que à terme, elle pourra vouloir frapper directement nos pays ".
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