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Témoignages À Kiev, au deuxième jour de la guerre, les habitants se cachent dans les sous-sols : "On veut partir, mais dans quelle direction ?"

Alors que l'armée russe est aux portes de Kiev, les habitants tentent de se protéger dans les sous-sols pour échapper aux tirs et aux bombardements. franceinfo a interrogé deux habitantes de Kiev, Véra et Olga*.

Article rédigé par Agathe Mahuet, Jérôme Jadot - édité par Phéline Leloir-Duault
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les rues de Kiev vides, le 25 février 2022. (SERGII KHARCHENKO / NURPHOTO VIA AFP)

Au deuxième jour de l'invasion russe en Ukraine, les forces russes sont aux portes de Kiev. Les combats ont démarré vendredi matin dans la banlieue de la capitale ukrainienne, avec échanges de tirs et explosions. Si des milliers d'Ukrainiens ont pris la décision de fuir vers l'Ouest et vers les pays voisins, les habitants de Kiev se protègent dans les sous-sols transformés en bunkers pour échapper aux combats.

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Parmi eux, Véra, une habitante du centre-ville, qui a passé la première partie de la journée dans le sous-sol de son bâtiment : "J'ai été réveillée par des explosions vers cinq heures du matin. Les bombardements semblaient très proches et ils ont annoncé une attaque aérienne, donc je suis descendue avec mes voisins dans le sous-sol et nous avons entendu des tirs." Un de ses amis a alors pris la décision de la rejoindre chez elle à pied.

"Il a vu des corps dans une voiture militaire. C'étaient des soldats russes, tués par notre force militaire. Quand on regarde les actualités gouvernementales, ils disent que tout est sous contrôle, mais je ne me sens pas en sécurité."

Véra, une habitante de Kiev

à franceinfo

Près de l'aéroport de Kiev, Olga* passe la nuit chez ses parents avec sa fille. Très émue, elle raconte d'abord "les explosions", puis "les tirs dans les rues" : "On a tiré dans notre fenêtre. La balle a traversé la vitre et elle est entrée dans un meuble de la cuisine." Elle qui confie sursauter à chaque bruit d'explosion, a croisé des soldats ukrainiens, en fuyant sa maison.

"On a pris deux pommes et une banane et on s'est cachés dans un parking souterrain, avec peut-être une centaine de gens. Là, tout est silencieux, mais il y a une vingtaine de minutes, on a entendu des tirs de missiles."

Olga*, une habitante de Kiev

à franceinfo

Olga* ne sait pas encore où aller pour fuir les combats : "On veut partir, mais dans quelle direction ? On a peur de s'arrêter et de tomber sur des tirs de missiles. Alors, on ne prend pas de risques et on reste dans ce parking, mais je ne sais pas si ça va nous sauver."

Des soldats ukrainiens postés aux carrefours de Kiev, pour protéger la capitale ukrainienne de l'invasion russe. Image d'illustration (SERGEI SUPINSKY / AFP)

De son côté, Véra ne sait pas où elle va dormir la nuit prochaine : "Je voudrais passer la nuit dans mon lit, mais ça va dépendre de la situation dehors". La jeune femme ne veut pas quitter sa maison dans de telles circonstances.

"Mes voisins insistent pour que nous partions, mais c'est dangereux. Je me sens plus en sécurité chez moi plutôt que de partir quelque part dans une voiture."

Véra, habitante de Kiev

à franceinfo

La plupart des habitants de Kiev ont quitté la capitale pour fuir l'avancée des troupes russes. L'ONU estime qu'en deux jours, 50 000 Ukrainiens ont quitté leur pays pour se réfugier en Pologne et en Moldavie.

*Prénom modifié

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