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Séisme en Turquie : à Antioche, en attendant l'aide internationale, la solidarité entre habitants s'organise

Préparation de repas, transport de l'eau, gestion des déchets, raccordement électrique... Pour subvenir aux besoins essentiels du quotidien, les sinistrés font appel au "système D" et installent des camps de fortune. Reportage à Defné, un quartier d'Antioche.
Article rédigé par franceinfo - Marie-Pierre Vérot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
À l'entrée d'Antioche (Turquie), dévastée par le séisme du 6 février 2023. (Marie-Pierre Verot)

Au bout d’une rue bordée d’immeubles encore presque tous debout mais tous vides, de petites lumières tremblotantes et un brasero qui produit de maigres flammes pour lutter contre un froid glacial sont installées dans une petite cour de ciment. Il s'agit d'un campement de fortune : des habitants du quartier de Defné, à Antioche, dans le Sud de la Turquie, s’y sont retrouvés, rescapés du séisme du 6 février 2023, qui a fait de dizaines de milliers de morts et encore de blessés et de sans-abris.

>> Séisme en Turquie et en Syrie : comment donner aux ONG qui viennent en aide aux sinistrés

Ibrahim, emmitouflé dans une couverture, bonnet de laine enfoncé jusqu’aux yeux raconte : "Ici c’était un café et en fonction de ses moyens chacun a rapporté ce qu’il a pu. Les gens ont commencé à faire à manger, ceux qui en ont entendu parler sont venus et maintenant voyez les gens dorment ici."

"Le gouvernement ne fait pas son boulot"

Dans cette région proche de la frontière syrienne, l’aide de l’Etat n’est toujours pas arrivée, quatre jours après le violent séisme qui a touché la Turquie et la Syrie et tué plus de 20 000 personnes. Mais la solidarité a fait son œuvre, se félicite Metin Udak : "Je suis assez fier de notre organisation. D’abord 60, 70 personnes sont venues le lendemain. Nous avons désormais dépassé les 100." Une équipe est chargée de l’eau, une autre des repas, une troisième brûle les déchets pour éviter les maladies.

La petite communauté s’organise, il y a de l’électricité grâce à Mehmet, un étudiant venu d’Ankara. "J’ai appelé mes amis et ils m’ont envoyé de l’argent, donné une voiture, un générateur, des vêtements..., confie-t-il. Il y en avait tant que tout ne rentrait pas dans la voiture. Le gouvernement ne fait pas son boulot, notre gouvernement est tellement lent mais les gens agissent vite." Demain, Mehmet partira dans un nouveau quartier : "Il y a tant à faire, ajoute-t-il,

Le reportage de Marie-Pierre Vérot

 dans ce pays brisé".


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