Ce que l'on sait de la tentative d'assassinat contre Donald Trump en plein meeting

"Ce soir, nous avons assisté à ce que nous appelons une tentative d'assassinat contre l'ancien président Donald Trump", a déclaré un responsable du FBI, Kevin Rojek. L'ancien président républicain et candidat à la présidentielle a été blessé à l'oreille droite et évacué en plein meeting à Butler, en Pennsylvanie, samedi 13 juillet.

L'auteur des tirs, identifié par le FBI, et un membre du public sont morts. Voici ce que l'on sait de l'attaque.

Plusieurs tirs depuis l'extérieur du meeting

En chemise blanche et blazer sombre, portant sur la tête une casquette rouge siglée "MAGA" (référence son slogan de campagne "Make America Great Again", soit "Rendre sa grandeur à l'Amérique"), Donald Trump commence tout juste son discours par une diatribe sur l'immigration quand plusieurs tirs retentissent, à 18h08 locales (0h08, heure de Paris). "Regardez ce qui vient de se passer...", dit-il, avant d'être interrompu par quatre coups de feu. Donald Trump porte la main à son oreille droite, sous les cris de "A terre !", avant un cinquième tir puis un sixième. Le candidat républicain se recroqueville derrière son pupitre, avant d'être plaqué au sol par les agents des services secrets américains (Secret Service), chargés de la protection des présidents et ex-présidents. 

Le Secret Service affirme dans un communiqué que l'assaillant "a tiré plusieurs coups de feu en direction de la scène depuis une position élevée [située] à l'extérieur du rassemblement" avant d'être "neutralisé" par ses agents. Les forces de l'ordre ont précisé avoir retrouvé sur place un fusil semi-automatique. 

De nombreux témoins ont déclaré avoir vu le tireur avant la fusillade et avoir alerté la police de Butler. Cette dernière dit avoir "répondu à un certain nombre de rapports d'activité suspecte", sans donner plus de précisions.

L'auteur des tirs identifié par le FBI

L'auteur de la tentative d'assassinat, tué par le Secret Service, a été identifié par le FBI. Il s'agit de Thomas Matthew Crooks, âgé de 20 ans et originaire de Bethel Park, une ville de Pennsylvanie située à environ 60 kilomètres de Butler, où se tenait le meeting.

Il était enregistré comme électeur républicain, selon le registre d'inscription sur les listes électorales (PDF). Les autorités ont déclaré ne pas avoir encore identifié son mobile. 

Lors d'une conférence de presse, dimanche soir, le FBI en Pennsylvanie a dit envisager la piste d'un "potentiel acte de terrorisme intérieur". La police fédérale américaine a aussi confirmé que le tireur avait agi seul. Il a utilisé un fusil semi-automatique de type AR-15 "acheté légalement" par le père du tireur, mais le FBI ne sait pas encore si le père avait donné l'arme à son fils ou si celui-ci l'a prise sans permission. Pour le moment, les enquêteurs n'ont en revanche "pas identifié d'idéologie apparentée" à l'individu.

Donald Trump blessé à l'oreille

"J'ai été touché par une balle qui a transpercé le haut de mon oreille droite", a expliqué plus tard Donald Trump sur son réseau social Truth Social. "J'ai entendu un sifflement, des coups de feu, et immédiatement [j'ai] senti la balle me traverser la peau", le milliardaire ajoutant qu'"il est incroyable qu'un tel acte puisse se produire dans notre pays". Des cris d'effroi ont fusé dans l'assistance. Au bout de quelques instants, Donald Trump s'est relevé, la chevelure ébouriffée et sans sa casquette rouge, entouré par les agents. Il a ensuite été escorté de l'estrade jusqu'à sa voiture, levant le poing en l'air à plusieurs reprises en signe de défi, sous les acclamations de ses partisans. 

L'ancien président américain Donald Trump a été vu descendant de son avion, sans aide, quelques heures après avoir échappé à cette tentative d'assassinat, selon une vidéo postée sur les réseaux sociaux par sa directrice adjointe de communication.

"Donald Trump reste le poing levé, combatif, et sera là pour porter les Etats-Unis pour les quatre années à venir", a réagi sur franceinfo le Franco-Américain Nicolas Conquer, porte-parole des Republicans Overseas, qui représente le parti en France.

Un spectateur tué et deux blessés

Un spectateur est mort en plus de l'auteur des tirs, et deux autres personnes ont été grièvement blessées, selon la police. "Je tiens à présenter mes condoléances à la famille de la personne tuée lors du rassemblement, ainsi qu'à la famille d'une autre personne gravement blessée", a écrit Donald Trump sur Truth Social. 

Le spectateur tué est Corey, "un père de famille" qui officiait comme "pompier", a affirmé dimanche devant la presse le gouverneur de la Pennsylvanie, Josh Shapiro. "Il allait à l'église tous les dimanches. Il aimait sa communauté. Il était un fervent partisan de l'ancien président", a-t-il poursuivi, précisant que Corey était mort après avoir plongé sur sa famille pour la protéger des tirs.

Dimanche soir, la police de Pennsylvanie a annoncé avoir identifié les deux personnes blessées par balle. Selon le communiqué, il s'agit de deux hommes, âgés de 57 et 74 ans, originaires de Pennsylvanie. Ils sont "dans un état stable".

Joe Biden et Donald Trump se sont brièvement parlé

Le président démocrate Joe Biden, qui doit affronter Donald Trump à l'élection de novembre, s'est dit soulagé d'apprendre que le républicain soit apparemment en bonne santé, et lui a parlé samedi soir. "Tout le monde doit condamner" de telles violences, a-t-il affirmé dans une allocution télévisée. Rentré à Washington alors qu'il était dans le Delaware, Joe Biden a échangé avec Donald Trump, selon la Maison Blanche.

Donald et Melania Trump appellent à l'unité

Dans un message publié sur son réseau social Truth Social, Donald Trump a appelé les Américains à l'unité et affirmé : "Seul Dieu a empêché l'impensable de se produire." "A cet instant, il est plus important que jamais que nous nous tenions unis", a ajouté l'ex-président, appelant à ne pas "permettre au mal de gagner".

"Unissons-nous. Maintenant", a également exhorté son épouse dans un communiqué publié sur X, appelant également à s'élever "au-dessus de la haine, du vitriol et des idées simples qui enflamment la violence". L'ex-Première dame a par ailleurs qualifié le tireur de "monstre" qui "a tenté d'éteindre la passion de Donald, son rire, son inventivité, son amour de la musique, et sa verve".