Présidentielle américaine 2024 : en pleine guerre à Gaza, le soutien de Kamala Harris à Israël fait hésiter des Américains arabes du Michigan
Dans le Michigan comme dans les six autres swing states, chaque électeur comptera pour départager Donald Trump et Kamala Harris. Et la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza depuis les attaques du Hamas pourrait faire basculer cet Etat qui compte une forte communauté arabe. Au sein de celle-ci, une partie des électeurs habituels des démocrates ne digèrent pas la position de la candidate, qu'ils jugent trop conciliante avec Israël.
"Je vais peut-être décider de ne pas voter. Ou finalement de voter pour Kamala, j'hésite ", explique ainsi Khaldon Masri, un Américano-Palestinien rencontré dans une pâtisserie à Dearborn (Michigan, Etats-Unis). "On va voir comment Kamala Harris va réagir aux images d’enfants brûlés à l’hôpital à Gaza", explique ce natif des Etats-Unis, confronté quotidiennement aux images de victimes des bombardements dans l'enclave palestinienne.
"Nous ne pouvons pas cautionner sa candidature"
Son père, Khader Masri, n'a pas la même hésitation, lui qui est né en Cisjordanie avant de s'installer dans le Michigan : "Je ne vote pas en fonction de la Palestine, d’Israël ou encore du Liban. Je vis en Amérique et je vote en tant qu’Américain pour la prospérité de l'économie ou le service de santé", assure-t-il.
Mais la position de son fils est partagée par de nombreux électeurs à Dearborn, ville de 110 000 habitants en banlieue de Détroit. "En tant que musulmans, on a décidé de ne voter pour aucun parti", avance Jamal, un jeune d'origine yéménite, sur le perron duquel flottent des drapeaux de la Palestine et du Liban. "Les démocrates, comme les républicains, soutienne Israël, soutiennent les crimes et le génocide", juge-t-il.
Un point de vue partagé par Wald Harb, président de la mosquée de la ville, la plus grande des Etats-Unis. "Même si Kamala Harris n'est pas présidente à ce jour, elle n'a rien fait pour mettre un terme à ce génocide, dit-il lui aussi. Nous ne pouvons pas cautionner sa candidature." Le 5 novembre, une partie des fidèles de sa mosquée pourrait manquer à l'appel dans l'électorat démocrate.
Regardez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus.
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