Présidentielle américaine : qui peut encore arrêter Donald Trump ?
Le milliardaire caracole depuis plusieurs mois en tête des sondages, distançant ses adversaires républicains, alors que les primaires débutent le 1er février.
Personne ne l'avait vraiment vu venir. La plupart des observateurs n'y croyaient pas. Mais impossible d'y échapper désormais : Donald Trump est devenu le personnage incontournable des primaires républicaines, destinées à désigner le candidat du parti à l'élection présidentielle de novembre 2016. Ces primaires débutent officiellement le 1er février, avec le caucus de l'Iowa.
Depuis l'été dernier, rien ni personne ne semble être en mesure d'arrêter la progression fulgurante de Donald Trump. Le milliardaire fantasque s'est installé dans le fauteuil de favori des sondages, avec plus de 20 points d'avance sur son plus proche adversaire. Qui peut encore stopper cette ascension ? Francetv info dresse le portrait des quatre principaux concurrents du businessman.
Ted Cruz, l'ultraconservateur
Son parcours. Fils d'un immigré cubain et d'une Américaine, il est né au Canada et a étudié au sein des prestigieuses universités de Princeton et d'Harvard, avant de devenir avocat général de l'Etat du Texas. Depuis 2013, il siège au Sénat américain.
Son profil. A la sortie du lycée, il voulait "conquérir le monde", tout simplement. Quelques années plus tard, en 2013, Ted Cruz est parvenu à accéder au Congrès, "en faisant campagne non seulement contre Barack Obama et son programme, mais aussi contre l'establishment républicain", dans la lignée du mouvement Tea Party, rappelle Politico (en anglais).
L'homme se présente désormais comme le fer de lance des "conservateurs courageux", attachés à limiter le rôle de l'Etat fédéral et, surtout, à défendre la Constitution. "Il nie le rôle humain dans le changement climatique, s'oppose à une réforme générale de l'immigration, rejette le mariage pour tous et, évidemment, demande l'abolition d'Obamacare", la réforme du système de santé mise en place par Barack Obama, explique le New Yorker (en anglais).
Son point faible. Comparé aux candidats du parti républicain de ces dernières années, il est le plus conservateur, à en croire une analyse du site FiveThirtyEight (en anglais). Difficile dans ces conditions d'attirer des électeurs plus centristes sur son nom, observe le New York Times (en anglais). Il souffre par ailleurs du désamour de l'état-major du parti, comme le note le Washington Post (en anglais).
Ses sondages. Il ne cesse de progresser depuis l'automne, même si Donald Trump le distance encore largement. Avec plus de 18% des intentions de vote, il est à l'heure actuelle son plus proche adversaire.
Marco Rubio, le benjamin
Son parcours. Fils d'immigrés cubains, il a commencé sa carrière politique en bas de l'échelle – à l'inverse de ses concurrents – en se faisant élire dans un quartier de Miami, raconte le New Yorker (en anglais). Il a fait du chemin depuis, en devenant notamment sénateur en 2010. Il a même été pressenti, en 2012, pour être sur le ticket de Mitt Romney pour la Maison Blanche.
Son profil. Plus jeune candidat de ces primaires, à seulement 44 ans, Marco Rubio fait campagne sur l'idée du renouveau, en promettant à ses soutiens "un nouveau siècle américain". Fort de son histoire familiale, il n'hésite pas à se poser en exemple du rêve américain, où "le fils d'un barman et d'une gouvernante" peut s'imaginer accéder à la Maison Blanche.
Son point faible. L'ascension de Marco Rubio – porté au Sénat par le Tea Party – ne s'est pas faite sans polémique : en 2011, le Washington Post (en anglais) l'a par exemple accusé d'avoir enjolivé l'histoire de l'exil de ses parents. Le New Yorker le taxe également d'"opportuniste", en lui reprochant ses positions fluctuantes sur l'immigration. Ce sujet lui a d'ailleurs valu beaucoup d'attaques de la part de ses concurrents, qui lui reprochent d'être trop complaisant avec les sans-papiers.
Ses sondages. Après des mois de hauts et de bas, Marco Rubio repart à la baisse dans les sondages, avec un peu moins de 10% des intentions de vote. Suffisant pour lui permettre d'être aujourd'hui le troisième homme au niveau national.
Ben Carson, le novice
Son parcours. Ancien chef du service de neurochirurgie pédiatrique de l'hôpital Johns Hopkins de Baltimore, il s'est vraiment converti à la politique en 2013, en devenant l'un des héros du monde conservateur chrétien.
Son profil. Des mains en or. C'est ainsi qu'est résumée sa vie, dans un téléfilm où Cuba Gooding Jr. interprète son rôle. Ben Carson a connu la célébrité dans sa première carrière : en 1987, assisté d'une équipe médicale de 70 personnes, il sépare deux bébés siamois attachés par la tête. La longue intervention – 22 heures – est décrite comme une première mondiale. Les deux enfants survivent.
Auréolé de cette réputation d'as du bistouri, il est devenu ces dernières années l'un des principaux pourfendeurs de l'Obamacare, la réforme du système de santé de Barack Obama, "la pire chose qui soit arrivée aux Etats-Unis depuis l'esclavage". Face au président américain, en 2013, il ne retient pas ses critiques : le discours lui ouvre les portes de sa seconde carrière.
Son point faible. Loué dans les blocs opératoires pour son attention aux détails, il passe souvent pour imprécis ou mal informé dans l'arène politique, note le New York Times (en anglais). Notamment quand il s'agit d'aborder les questions de politique étrangère. Il est aussi habitué aux déclarations étranges, en affirmant par exemple que les pyramides d'Egypte sont des greniers à grain bâtis par Joseph, le personnage biblique.
Ses sondages. Après une embellie à l'automne, qui l'a amené à moins de 10 points de Donald Trump, sa cote s'est effondrée. Il obtient désormais autour de 7,5% dans les sondages nationaux.
Jeb Bush, l'héritier
Son parcours. Ancien gouverneur de Floride, il est la nouvelle figure d'une dynastie bien connue des Américains : il est le fils de George H. W. Bush, le 41e président des Etats-Unis, et le frère de George W., le 43e.
Son profil. Il se distingue de ses camarades en prenant parfois ses distances avec "l'orthodoxie républicaine", comme l'écrit le New York Times (en anglais). Quitte à être parfois décalé, dans une campagne où la plupart des candidats ont mis le virage à droite toute.
Au cours de sa carrière politique, Jeb Bush a par exemple maintenu des liens avec la communauté latino – sa femme est née au Mexique – et défendu une réforme de l'immigration qui offrirait aux sans-papiers actuellement sur le sol américain une voie vers la régularisation. Il a aussi reconnu l'existence du changement climatique et évoqué la nécessité, pour les Etats-Unis, de travailler avec le reste du monde pour négocier la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Son point faible. En rassemblant 29 membres du congrès derrière son nom, il est aujourd'hui le candidat qui a le plus grand nombre de soutiens parmi les pontes du parti républicain, selon le décompte du New York Times (en anglais). Cette influence se révèle aujourd'hui une faiblesse, qui lui vaut d'être taxé de candidat de l'establishment. Il doit aussi gérer les questions autour de l'héritage politique laissé par son frère après deux mandats à la tête des Etats-Unis.
Ses sondages. Un temps favori des primaires, il s'est peu à peu écroulé. Il n'obtient à présent qu'un peu plus de 5% des intentions de vote.
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