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Canada : pourquoi le "pèlerinage pénitentiel" du pape n'attire pas les foules "découragées"

Le pape François quitte mercredi l'ouest canadien et Edmonton, pour rejoindre la ville de Québec, où il rencontrera les autorités politiques du pays. 

Article rédigé par Bruce de Galzain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le Pape François au lac Sainte-Anne, considéré comme sacré par les populations autochtones.  (LINCOLN HO / ANADOLU AGENCY)

François ne remplit plus les stades. Le pape poursuit son voyage au Canada pour réconcilier les populations autochtones avec l'Eglise, malgré la faible mobilisation de la populationAinsi, à Maskwacis, dans la province d'Alberta, les autorités attendaient 15 000 personnes mais n'en ont accueillies que 2 000, ce mardi 26 juillet. Le même jour, le stade d'Edmonton était largement plus rempli - avec envrion 50 000 spectateurs sur les 65 000 attendus -, pour une grande messe y était célébrée, et qu'une chanteuse tentait de mettre l'ambiance.

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Un faible succès qui a des causes logistiques, mais pas seulement, selon le père Fadi Sarraf, un prêtre syrien installé à Montréal depuis 32 ans. "On ne savait pas si le pape allait venir ou pas. Et on a dit que la visite était surtout pour les autochtones, ils étaient prioritaires. Les gens n'étaient pas sûrs d'avoir accès aux portes, certains ont dû être un peu découragés", justifie-t-il. 

Un pays peu porté sur la foi catholique

Les autochtones, eux, n'ont pas pu tous se déplacer pour des raisons financières. Les excuses répétées à leur adresse n'attirent d'ailleurs pas vraiment les catholiques, de moins en moins nombreux, et surtout mis de côté, selon l'abbé Éric Nicolai de l'Opus Dei. Ce prêtre de Toronto explique que "le Canada est un pays très sécularisé" et estime même qu'"il y a quasiment une violence contre la foi". Il ajoute que le Premier ministre, Justin Trudeau, ne soutient l'Eglise "en aucune manière".

Dans les rues canadiennes, l'engouement n'est pas non plus palpable autour de la visite du pape, qui n'est pas salué sur son passage, ni accueilli par des drapeaux. 

Arrivé en fauteuil roulant pour ce voyage de six jours, le chef spirituel des 1,3 milliard de catholiques, qui est apparu affaibli par ses douleurs au genou, a longuement salué les personnes présentes, se poursuit mercredi avec une étape de deux jours à Québec. Avant de repartir à Rome, il se rendra vendredi à Iqaluit, dans l'archipel arctique à la rencontre des populations inuites. 

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