Pour les députés PS, Jérôme Cahuzac était "cramé"
Ils étaient plusieurs à estimer que le ministre du Budget devait démissionner, après l'ouverture d'une information judiciaire pour blanchiment de fraude fiscale.
"On est tous d'accord : maintenant, Jérôme Cahuzac est cramé." Quelques minutes avant l'annonce de la démission du ministre du Budget, mardi 19 mars, un député PS proche de François Hollande et joint par francetv info se montrait catégorique. Après l'ouverture d'une information judiciaire pour blanchiment de fraude fiscale, nombre de parlementaires socialistes considéraient que le ministre du Budget devait quitter ses fonctions.
"Jusqu'à présent, on était dans un débat public. Maintenant, on est face à la justice", observait l'un d'eux. "C'est une question institutionnelle : est-ce qu'un ministre suspecté de fraude fiscale par la justice peut rester au gouvernement ?", interrogeait un autre.
"Jérôme est l'un des piliers du gouvernement. Mais franchement, on voit mal comment un ministre du Budget soupçonné de fraude fiscale peut conserver son poste, acquiesçait l'un de ses collègues. Il a affirmé que ce n'était pas sa voix, et visiblement, l'enquête préliminaire dit le contraire. Il y a donc bel et bien un problème."
"Il devrait démissionner pour préparer sa défense"
"Durant la campagne, François Hollande a promis l'intégrité et la probité au gouvernement. Quand on connaît le contenu de la charte déontologique qu'il a fait signer aux ministres au début du quinquennat, on voit mal comment Jérôme peut rester au gouvernement. Le parquet a quand même jugé qu'il avait suffisamment d'éléments pour ouvrir une enquête…", observait un député nordiste. "On a tant tapé sur Eric Woerth et Michèle Alliot-Marie sous Sarkozy qu'on va avoir du mal à justifier que Jérôme reste au gouvernement", rappelait un autre.
"Il a des tas de dossiers à gérer. Ne serait-ce que pour préparer sa défense, le mieux pour lui serait quand même de quitter le gouvernement", enfonçait un député du sud-ouest.
Ceux qui, au contraire, jugeaient que Jérôme Cahuzac pouvait rester en place n'étaient pas légion. "Bientôt, être cité dans un article de presse suffira à pousser un ministre à la démission", regrettait un député socialiste francilien. Quant à Jean Glavany, proche de Jérôme Cahuzac de longue date, il disait, laconique, "penser très fort à Pierre Bérégovoy".
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