Auditions à l'Assemblée sur l'affaire Benalla : "Ce qui s'est passé hier est assez consternant"
Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du Loiret, vice-président de la commission des lois, a déploré mardi sur franceinfo le trop grand nombre de contradictions entre les différentes auditions. "On va tout reprendre", affirme-t-il.
"Ce n'est pas possible d'en rester là", a affirmé mardi 24 juillet sur franceinfo Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du Loiret et vice-président de la commission des lois. Jugeant "assez consternant", ce qui s'est passé lundi, il pointe "le nombre de contradictions", entre les auditions sur l'affaire Benalla de Gérard Collomb, de Michel Delpuech et d'Alain Gibelin et affirme : "on va tout reprendre. Je vous assure qu'on va faire beaucoup d'auditions". Après l'Assemblée nationale lundi, Gérard Collomb sera auditionné mardi devant le Sénat.
Plusieurs contradictions sont en effet apparues. Notamment celles autour des déclarations d'Alain Gibelin. Ce dernier a affirmé qu'Alexandre Benalla avait participé à des réunions de sécurisation pour l'Élysée entre le 2 et le 18 mai, période lors de laquelle il était censé avoir été mis à pied, une information démentie par l'Élysée mardi.
Le ministre de l'Intérieur apparaît comme une des personnes les moins informées de France alors qu'il est responsable de la police dans ce pays
Jean-Pierre Sueurà franceinfo
"On a assisté à une sorte de défausse. Il est clair qu'en vertu du code de procédure pénale, tout le monde le sait désormais, dès le 2 mai, il revenait aux plus hautes autorités de ce pays de saisir la justice. Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, dit que cela ne s'applique pas à lui. Mais pourquoi ?", s'interroge Jean-Pierre Sueur. Une question que la commission d'enquête du Sénat va poser au ministre de l'intérieur dès ce matin, selon le sénateur du Loiret.
Le Sénat auditionnera toute personne qu'il jugera utile sauf le chef de l'État
La présence "d'une police parallèle, ce n'est pas acceptable dans notre démocratie" s'est indigné Jean-Pierre Sueur. La commission d'enquête du Sénat "s'interdit de recevoir absolument personne (…) Nous recevrons toute personne qui pourra apporter des informations utiles" , hormis le chef de l'État lui-même, "pour une raison extrêmement simple, c'est que ça serait contraire à la constitution, or au Sénat, on est très attaché à respecter la Constitution", a-t-il précisé.
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