Conseil national de la refondation : quatre questions sur la journée de lancement à Marcoussis
Emmanuel Macron souhaite mettre en place un outil pour "revivifier" la démocratie, mais il doit encore convaincre des oppositions qui dénoncent un court-circuitage du Parlement.
Emmanuel Macron lance, jeudi 8 septembre, son Conseil national de la refondation (CNR) à Marcoussis (Essonne). Le président de la République, qui n'a de cesse de présenter cette initiative comme un outil de "revitalisation" de la politique, va devoir encore convaincre. Les détracteurs du CNR dénoncent un "bidule" qui "se substitue" au Parlement. De nombreux syndicats et partis d'oppositions ont d'ailleurs décidé de bouder la réunion. Franceinfo vous résume ce qu'il faut savoir de cette journée de lancement.
1Quel est l'objectif de la journée ?
L'Elysée souhaite "revivifier" la démocratie française avec ce Conseil national de la refondation. Il s'agit de trouver "une nouvelle méthode" pour rebâtir et réformer avec l'ensemble des acteurs du pays (citoyens, associations...). "On a voulu mettre en place un format un petit peu disruptif pour créer une discussion", résume un député LREM. Il y a la volonté "de transformer les politiques publiques" à partir des thèmes du gouvernement, explique de son côté l'Elysée.
La journée sera mise à profit pour installer un "dialogue interactif, direct, franc", précise la présidence de la République. L'objectif est de cadrer le fonctionnement du CNR avant de pouvoir décliner l'initiative au niveau territorial. "Il faut trouver les thèmes sur lesquels on peut travailler et avancer", ajoute encore l'Elysée. L'exécutif souhaite mettre sur la table les trois chantiers prioritaires du quinquennat : le climat, l'égalité des chances et la souveraineté du pays.
2Quel est le programme ?
La journée de lancement du CNR se déroule à Marcoussis, de 9h30 à 18 heures, en présence d'Emmanuel Macron. A 9h30, le président de la République fera une introduction, avant une table ronde pour échanger avec les participants. Ce premier temps vise à caler la méthode du CNR.
Ensuite, trois exposés sont attendus. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, évoquera la situation de l'économie française. Pierre Moscovici, premier président de la Cour de comptes, livrera son regard sur les finances publiques. Enfin, la présidente du Haut Conseil pour le climat (HCC), Corinne Le Quéré, fera un point sur les enjeux climatiques.
D'autres thèmes seront ensuite au menu dans l'après-midi : les déserts médicaux, la gestion de l'eau, les mobilités, la réinsertion ou encore la dépendance. Il y aura enfin une réflexion sur comment décliner territorialement ce qui a été évoqué, par exemple au sujet des questions d'éducation.
3Qui sont les participants ?
Une cinquantaine de personnes sont invitées autour du président de la République, de la Première ministre et d'une délégation du gouvernement. ll n'y aura pas de citoyen tiré au sort pour ce lancement, mais des représentants d'organisations syndicales, culturelles, politiques... La CFDT, la CFTC, le Medef, la CPME ont choisi de participer à l'initiative, tout en émettant quelques réserves. Les principales associations d'élus, comme l'Association des maires de France (AMF), ont aussi accepté de se rendre à Marcoussis, après avoir rencontré Emmanuel Macron lundi et obtenu des gages du chef de l'Etat.
Du côté des absents, tous les partis politiques d'opposition ont refusé de se rendre à la journée de lancement de ce CNR. Plusieurs syndicats (CGT, Force ouvrière, Solidaires, la CFE-CGC et la FSU) refusent également de participer à la discussion. L'Elysée a tenu à faire savoir que les organisations pourraient prendre le train en marche par la suite : "La porte sera toujours ouverte. On ne gagne que dans le dialogue. La politique de la chaise vide ne fait pas avancer les dossiers".
Quelle est la suite pour le CNR ?
Le suivi du CNR doit être assuré par le haut-commissaire au Plan, François Bayrou. Les différents chantiers seront lancés fin septembre, avec la volonté d'aller vite. L'objectif est de parvenir à rentrer dans le concret à partir du mois de décembre. Plusieurs points restent donc flous pour le moment, mais l'entourage d'Emmanuel Macron a déjà annoncé qu'un site internet dédié au CNR sera mis en place. Il "permettra de suivre le déroulement des processus thématiques", assure l'Elysée.
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