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Conseil national de la refondation : qui y participe et qui refuse de s'y rendre ?

Emmanuel Macron doit lancer le Conseil national de la refondation le 8 septembre. Les partis d'opposition ont déjà annoncé qu'ils refusaient d'y participer, alors que plusieurs syndicats s'y rendront sans illusions.

Article rédigé par franceinfo
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Marine Le Pen et Emmanuel Macron au palais de l'Elysée, à Paris, le 21 juin 2022. (LUDOVIC MARIN / POOL / AFP)

C'est une initiative qui doit lancer pour de bon le second quinquennat d'Emmanuel Macron : le Conseil national de la refondation (CNR), évoqué par le chef de l'Etat début juin, doit voir le jour jeudi 8 septembre. L'instance doit réunir acteurs politiques, syndicats, associations et citoyens autour de plusieurs grands thèmes de réforme de long terme, comme le plein emploi, le grand âge, la santé ou l'éducation. Pourtant, le CNR verra sa séance d'ouverture à Marcoussis (Essonne) snobée par une large partie de l'opposition.

Confrontée à ce boycott, Elisabeth Borne a déploré que les autres partis "refusent la discussion", tout en assurant que "la porte resterait ouverte". Franceinfo fait le point sur les participants et les absents de ce rendez-vous de la rentrée politique.

Ils participent au CNR en soutenant l'initiative

La République en marche. Le parti présidentiel, qui sera bientôt renommé Renaissance, est la pierre angulaire du Conseil national de la refondation et sera évidemment représenté lors des discussions.

Le MoDem. Composante de la majorité depuis 2017, le MoDem de François Bayrou sera bien représenté au sein de cette nouvelle instance. Le maire de Pau, qui est aussi haut-commissaire au Plan depuis septembre 2020, s'occupera également du secrétariat général du CNR.

Ils participent avec des réserves

Horizons, sans Edouard Philippe. En déplacement au Québec le 8 septembre, pour le congrès des villes classées au patrimoine mondial de l'Unesco, Edouard Philippe n'assistera pas aux débuts du CNR. Officiellement, le maire du Havre et ancien Premier ministre veut laisser la place à une autre élue locale, la maire d'Albi, Stéphanie Guiraud-Chaumeil, pour le représenter. Officieusement, "Edouard Philippe ne croit absolument pas au CNR", reconnaît un de ses proches auprès de franceinfo.

Les principales associations d'élus. L'Association des maires de France (AMF), l'Assemblée des départements de France (ADF) et Régions de France, toutes trois réunies sous la bannière commune de Territoires unis, avaient décidé, dans un premier temps, de ne pas participer au CNR. Après avoir rencontré Emmanuel Macron, lundi 5 septembre, elles ont finalement décidé de se rendre à Marcoussis, jeudi.

Le Cese. Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a très vite déclaré, par la voix de son président, qu'il était "prêt à prendre sa part dans une refondation qu'il appelle depuis longtemps de ses vœux". Jeudi, Thierry Beaudet se rendra à Marcoussis "sans posture, mais sans naïveté", précise-t-il au Figaro, ajoutant que "le Conseil national de la refondation ne doit pas être le Conseil national de l'avalisation".

La CFDT. Aux yeux de Laurent Berger, patron du syndicat, le CNR doit faire ses preuves. "Je n'ai pas compris que c'était une instance, j'ai compris que c'était une nouvelle méthode qu'il fallait enclencher. On jugera aux actes et à ce qui sera décidé à la sortie du 8. Je serai engagé pour que ça puisse produire quelque chose. Si ce n'est pas le cas, je le dirai", a-t-il clamé vendredi sur franceinfo.

La CFTC. Les membres de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) restent sceptiques sur la nouvelle méthode du chef de l'Etat. "On sent bien que le gouvernement veut faire comprendre qu'il a entendu le message des urnes et donner plus la parole au peuple, mais on en est encore loin", avance au Figaro Cyril Chabanier, le président du syndicat, qui sera présent lors des discussions.

Le Medef. S'ils se rendront à Marcoussis, jeudi, les représentants du Medef ne sont pas totalement convaincus par l'initiative : "Le changement viendra aussi par des innovations en termes de gouvernance, comme peut-être le CNR, même si je doute de l'efficacité d'une organisation à soixante personnes", a ainsi déclaré Geoffroy Roux de Bézieux au Figaro.

La CPME. Comme le Medef, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) n'est pas totalement convaincue par la nouvelle instance voulue par Emmanuel Macron. "On apportera notre contribution", explique au Figaro François Asselin, son président, déçu de ne pas voir figurer les retraites au menu des discussions.

Ils ont refusé de participer

Les Républicains. Selon Olivier Marleix, président des députés LR, "il est hors de question de participer à tout ça ; que le président de la République fasse le travail institutionnel qui doit être le sien", estime-t-il. Gérard Larcher, président LR du Sénat, a quant à lui annoncé dans une lettre à Emmanuel Macron qu'il ne participerait pas au CNR : "Je pense que cette instance ne peut parvenir à une rénovation de la démocratie à laquelle vous aspirez", juge-t-il.

Le Rassemblement national. Fin juillet, la porte-parole du RN a balayé une éventuelle participation de son parti au CNR : "On ne participera pas, c'est une escroquerie, c'est encore un machin de plus, un bidule de plus en France", a estimé Laure Lavalette. En juin, Marine Le Pen avait déjà refusé de participer "à quelque structure que ce soit qui vise à retirer du pouvoir à l'Assemblée nationale".

La France insoumise. Lors de l'université d'été du parti de gauche radicale, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a confirmé à l'AFP et France Bleu qu'il ne participerait pas à l'instance, qui correspond à la "saison 2 du grand blabla", selon l'ancien candidat à la présidentielle.

Le Parti socialiste. Selon plusieurs sources socialistes jointes par franceinfo, le parti à la rose a décliné l'invitation d'Emmanuel Macron.

Europe Ecologie-Les Verts. Le parti écologiste a annoncé mardi 30 août son intention de ne pas se rendre à ce rendez-vous. "Il y a un consensus" au sein du bureau exécutif pour ne pas y aller, a expliqué à l'AFP la numéro 2 du parti, Sandra Regol. "Si c'était une véritable rencontre de travail, on y serait allés. Mais là, ça résonne plutôt comme un outil de communication. On ne voyait pas l'intérêt de s'y rendre."

Le Parti communiste. Dans un communiqué dont a eu connaissance franceinfo, mardi 6 septembre, Fabien Roussel a annoncé que le PCF ne participerait pas au Conseil national de la refondation. Le secrétaire national du parti estime que le CNR "exprime de toute évidence l'intention de contourner un Parlement dans lequel [Renaissance] ne dispose pas de majorité".

La CGT. Le syndicat a décidé mardi 6 septembre de décliner l'invitation d'Emmanuel Macron. Il dénonce un "manque de respect vis-à-vis des organisations syndicales", car l'Elysée n'a pas précisé dans son invitation "le périmètre, les participants conviés, les modalités et la forme, ni les attendus de cette réunion" 

Force ouvrière. Indécis quant à sa participation au rendez-vous de Marcoussis, Force ouvrière (FO) a tranché, mardi 6 septembre : le syndicat estime ne pas avoir "sa place" dans une instance qui rassemble des composantes "disparates", au risque de "diluer la parole des organisations syndicales et d'affaiblir le rôle des acteurs sociaux".

Solidaires. Le syndicat ne participera pas au lancement du CNR, a appris franceinfo auprès de la formation syndicale. 

La CFE-CGC. La Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC) affirme, en refusant de participer à cette instance, vouloir lancer "une alerte face à un trouble délibéré à l'ordre des institutions et au délitement du respect qui est dû aux partenaires sociaux dans une démocratie".

La FSU. Pour la Fédération syndicale unitaire, "derrière l'affichage d'une 'nouvelle méthode', les actes ne suivent pas. Il y a pourtant urgence à entendre la voix du monde du travail." C'est la raison pour laquelle le syndicat de la fonction publique n'assistera pas, comme d'autres, à la journée de lancement du Conseil national de la refondation.

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