Mea culpa sur la dissolution, possibles référendums... Voici ce qu'il faut retenir des vœux d'Emmanuel Macron pour 2025

Le président de la République a notamment reconnu que la dissolution de l'Assemblée qu'il a décidée en juin avait "apporté pour le moment davantage de divisions que de solutions pour les Français".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée, le 31 décembre 2024. (KIRAN RIDLEY / AFP)

Emmanuel Macron s'est prêté pour la huitième fois à l'exercice des vœux présidentiels de la nouvelle année, mardi 31 décembre, dans l'espoir de tourner la page d'une année marquée par sa dissolution ratée, dans un climat d'instabilité politique. C'est la première fois que le chef de l’Etat s’exprimait depuis la nomination de son nouveau Premier ministre, François Bayrou. Voici ce que l'on peut retenir de sa prise de parole.

Voeux Emmanuel Macron 2025

"Nous avons prouvé qu'impossible n'était pas français"

Cette allocution du président de la République a été marquée par une nouveauté, puisque sa prise de parole était précédée d'une vidéo d'environ deux minutes, retraçant plusieurs grands événements de l'année. Des images des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement, la réouverture de la cathédrale de Notre-Dame après l'incendie de 2019 ou encore les moments phares des Jeux olympiques et paralympiques ont notamment été diffusés. "Ensemble, cette année, nous avons prouvé qu'impossible n'était pas français", a commenté le chef de l'Etat au cours de ses vœux. "Sachons garder le meilleur de ce que nous avons été", a-t-il plaidé, appelant les Français à être "unis, déterminés, solidaires" en 2025.

"La dissolution a produit plus d'instabilité que de sérénité" 

Emmanuel Macron a fait clairement son mea culpa sur la dissolution de l'Assemblée nationale décidée en juin, reconnaissant qu'elle avait "apporté pour le moment davantage de divisions à l'Assemblée que de solutions pour les Français" et "produit plus d'instabilité que de sérénité". "J'en prends toute ma part", a ajouté le président de la République, allant plus loin que son allocution début décembre, lors de laquelle il avait estimé que la dissolution n'avait "pas été comprise".

Bien que fracturée, l'Assemblée actuelle représente "le pays dans sa diversité et donc aussi dans ses divisions". Selon le président, elle est donc "pleinement légitime". Le chef de l'Etat a ajouté que l'année qui s'ouvre devait être celle "du ressaisissement collectif" pour permettre "la stabilité". "Car nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre. L'année 2025 doit être une année d'action", a exhorté le président à l'adresse du gouvernement tout juste formé de son allié François Bayrou, le quatrième Premier ministre de l'année, auquel il a aussi adressé ses "vœux".

"Je vous demanderai de trancher des sujets déterminants"

C'est l'annonce à retenir de la soirée : Emmanuel Macron a fait savoir qu'il demanderait en 2025 aux Français de "trancher" des "sujets déterminants". Une manière de laisser entrevoir des référendums, maintes fois évoqués mais jamais organisés depuis son arrivée à l'Elysée en 2017, ou de nouvelles conventions citoyennes après celles sur la fin de vie ou le climat, ce qu'a confirmé l'Elysée à franceinfo peu après l'allocution. Le chef de l'Etat a aussi promis de "veiller" à ce que la France "continue d'être attractive", "travaille et innove plus", continue de créer des emplois et "assure sa croissance en tenant ses finances", dans une forme de mise en garde au gouvernement qui doit présenter une nouvelle mouture du budget pour l'année qui s'ouvre.

"Il nous faut un réveil européen" 

"Les Européens doivent en finir avec la naïveté" en matière de commerce ou d'agriculture, a encore estimé le président de la République, en appelant à un "réveil" face aux "lois" qui sont "dictées par d'autres". Dans son allocution, le président a appelé à "dire non à tout ce qui nous fait dépendre des autres sans contrepartie et sans préparer notre avenir". "A l'inverse, il nous faut le réveil européen, un réveil scientifique, intellectuel, technologique, industriel, un réveil agricole, énergétique et écologique", a-t-il ajouté. "Il faut pour cela aller plus vite, prendre nos décisions plus rapidement, plus fortement en Européens, simplifier nos règles" et "investir davantage".

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