Expérimentation d'un revenu de base : "Le RSA est à bout de souffle", plaide Philippe Martin, président PS du Gers
Dans une tribune publiée dans "Le Journal du dimanche", l'ancien ministre de François Hollande révèle son intention, avec sept autres présidents de département, de mettre en place au niveau local l'une des promesses de campagne de Benoît Hamon.
L'idée du revenu universel, proposition phare de Benoît Hamon pendant la présidentielle, fait son retour dans le débat politique. Huit présidents socialistes de département veulent porter un "projet d'expérimentation au Parlement" du "revenu de base", comme ils l'annoncent dans une tribune publiée dimanche 26 novembre, dans Le JDD. Les huit départements engagés dans cette démarche sont la Gironde, l'Aude, l'Ariège, le Gers, la Haute-Garonne, l'Ille-et-Vilaine et la Seine-Saint-Denis. Franceinfo a interrogé Philippe Martin, président PS du Gers, à propos de cette initiative.
Franceinfo : Pourquoi voulez-vous lancer une expérimentation d'un revenu de base ?
Philippe Martin : Si ce sujet a fait polémique pendant la campagne présidentielle, on pense que c'est un thème de demain. Par ailleurs, on se rend compte que le revenu de solidarité active (RSA) est à bout de souffle. Il y a un décalage entre les dépenses engagées et les compensations de l'Etat. Et puis on voit que cela n'aboutit pas toujours à remettre les gens dans le parcours de l'emploi. Lors du Congrès des maires de France, Emmanuel Macron s'est dit favorable à plus de libertés, plus d'expérimentations. Au fond, nous disons "chiche" ! Et la politique sociale, c'est le cœur de métier dans les départements.
Pourquoi ne pas l'appeler "revenu universel" ?
Il n'y a aucun fétichisme autour du terme "revenu de base". Ce sont d'ailleurs des idées voisines avec le revenu universel. Mais le département de Gironde a commencé à travailler avec ce terme de "revenu de base", donc on est resté là-dessus.
Quand allez-vous démarrer l'expérimentation ?
Nous allons d'abord faire une étude robuste en prenant en compte toutes les dimensions sociales, de la vie familiale. Avec cette étude, on veut montrer l'utilité de cette mesure. Nous allons aussi peut-être pointer des limites que nous ne voyons pas aujourd'hui. Si le Parlement nous donne la possibilité de nous lancer dans l'expérimentation, nous aimerions commencer à mettre en place le revenu de base en janvier 2019.
Quelles vont être les modalités concrètes de ce revenu de base ?
C'est encore trop tôt pour rentrer dans les détails. L'étude nous permettra de répondre à ces questions. On va déjà se retrouver avec les sept autres présidents de départements pour travailler et avancer ensemble.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.