Assemblée nationale : ce qu'il faut savoir de la vingtaine de postes stratégiques que convoitent les groupes politiques
Présidence de l'Assemblée, vice-présidences, présidence de la Commission des finances, secrétaires... Les postes-clés de l'Assemblée nationale se décident cette semaine. Franceinfo fait le point.
Les choses sérieuses commencent à l'Assemblée nationale. Après l'inscription des députés et la désignation des présidents de groupe la semaine dernière, les députés doivent se répartir les postes-clés cette semaine. Et ça commence dès ce mardi 28 juin avec l'élection du "perchoir", la présidence de l'Assemblée. Pour l'ouverture officielle de la session parlementaire, à 15h ce mardi 28 juin 2022, c'est le doyen de l'Hémicyle qui y est installé : José Gonzalez, 79 ans, député du Rassemblement national (RN). C'est la première fois qu'un député nouvellement élu se retrouve dans cette position.
Un poste de président de l'Assemblée nationale
José Gonzalez aura ainsi comme mission de superviser l'élection du ou de la présidente de l'Assemblée. La grande favorite est Yaël Braun-Pivet qui a été désignée comme candidate représentant les trois groupes de la majorité présidentielle. Une femme au "perchoir" serait une première en France, succédant ainsi Richard Ferrand, un proche d'Emmanuel Macron défait au second tour des législatives. Novice en politique en 2017, l'élue de 51 ans ne sera restée qu'un mois ministre des Outre-Mer. Yaël Braun-Pivet a quitté ce week-end le gouvernement en vue du perchoir. Réélue députée des Yvelines le 19 juin, elle a profité d'une fenêtre d'opportunité pour se présenter mercredi à une primaire interne pour la présidence de l'Assemblée, l'emportant sur un autre ex-président de commission LREM, Roland Lescure.
Sont également candidats : Annie Genevard pour Les Républicains (LR), Sébastien Chenu pour le Rassemblement national, ainsi qu'un candidat de la Nupes dont le nom sera dévoilé ce mardi, à l'issue d'une réunion en intergroupes. Ces trois candidats n'ont presque aucune chance d'être désignés, étant donné le mode de scrutin : seule la majorité relative - les 252 députés de la majorité - est nécessaire à partir du troisième tour.
L'ensemble des députés vont donc être réunis par ordre alphabétique à partir de 15h ce mardi, pour la première fois dans l'hémicycle, afin de lancer la XVIe législature. Ils vont ensuite se succéder pour glisser un bulletin secret lors d'un vote à la tribune.
Six postes de vice-présidents, des secrétaires et des questeurs
Autre rendez-vous déjà pris : mercredi 29 juin, à 15h. Les groupes politiques se répartiront alors les postes au Bureau de l'Assemblée : des vice-présidents, au nombre de six, amenés à diriger les débats dans l'hémicycle, en l'absence du ou de la présidente. Ils sont assistés par douze secrétaires choisis aussi parmi les députés.
S'ajouten à cela trois questeurs, qui gèrent le côté administratif et logistique de l'Assemblée, qui seront également nommés. Généralement, un questeur est issu de l'opposition : ce poste est notamment brigué par Eric Ciotti pour Les Républicains. La Nupes a l'intention, là aussi, de présenter un candidat.
La répartition de tous ces postes se fait généralement par négociation sur la base de points attribués à chaque groupe, selon son poids politique. Si les groupes ne se mettent pas d'accord, un vote en plénière est alors organisé.
Un poste de président de la Commission des finances
Enfin, c'est jeudi que le poste stratégique de contrôle du budget de l'Etat sera dévoilé. Il revient habituellement à un groupe d'opposition. La tradition veut qu'il revienne donc au groupe politique le plus fourni, en l'occurrence le Rassemblement national, qui compte présenter Jean-Philippe Tanguy, ancien directeur de campagne de Marine Le Pen. Mais la Nupes revendique le titre de première force d'opposition et va présenter soit l'insoumis Eric Coquerel, soit la socialiste Valérie Rabault. Le casting doit être tranché d'ici mercredi matin. Traditionnellement, la majorité ne participe pas au vote pour cette commission, laissant les oppositions s'organiser. Mais certains macronistes se réservent cependant la possibilité de départager RN et gauche, cette fois.
Pour les autres Commissions, c'est généralement la force politique majoritaire qui empoche l'ensemble des présidences. La Macronie a désigné Sacha Houlié pour la Commission des Lois, Guillaume Kasbarian pour les Affaires économiques ou encore Fadila Khattabi pour les Affaires sociales.
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