Mort de Bernard Tapie : "Ses défauts étaient sans doute à la mesure de ses qualités", témoigne l'ancien procureur Éric de Montgolfier

"Ses défauts étaient sans doute à la mesure de ses qualités", témoigne dimanche 3 octobre sur franceinfo Éric de Montgolfier, ancien procureur de Valenciennes, en poste au moment de l'affaire VA-OM, après la mort de l'ancien homme d'affaires. En 1993, alors que Bernard Tapie était président de l'OM, un match entre Valenciennes et Marseille avait été truqué pour laisser les Marseillais gagner.

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Bernard Tapie avait finalement été condamné en 1998 à huit mois de prison ferme pour "complicité de corruption". "On a l'habitude dans notre pays, quand quelqu'un est mort, d'oublier une partie de la réalité de sa vie, assène l'ancien procureur. Ce n'est pas parce qu'il est mort qu'on doit oublier ce qu'il s'est passé."

"Un sens du réel un peu particulier"

Ce qui l'a marqué chez Bernard Tapie, c'est "cette capacité à vouloir convaincre", alors qu'en 1993, l'homme d'affaires avait rendu visite au procureur dans son bureau pour le convaincre d'abandonner les poursuites. "Est-ce que c'est un trait de personnalité à vouloir se mêler de tout ?", se demande Éric de Montgolfier. "Il était le président de l'OM et il pensait sans doute que c'était une justification suffisante pour mettre les pieds dans le plat judiciaire. Ou bien il était le maître d'œuvre de cette corruption, tout simplement", poursuit l'ancien procureur. 

L'ancien procureur de Valenciennes parle même d'un sentiment de gâchis, qu'il avait exprimé lors de son réquisitoire dans l'affaire VA-OM. Il parle aujourd'hui d'un homme "avec autant de qualités, de possibilités de métamorphose en quelque sorte, avec toujours un certain brio". "Il avait quand même un sens du réel un peu particulier, complète Éric de Montgolfier. Le réel, c'était ce qu'il avait décidé, ce qu'il voyait, ce qu'il voulait nous faire voir le plus souvent."