Nicolas Sarkozy veut séduire le centre, mais place la barre à droite
Immigration, assistanat… A l'occasion de son premier meeting de candidat à la présidence de l'UMP, jeudi, l'ancien chef de l'Etat a égrené une série de propositions bien ancrées à droite.
Il avait dévoilé la posture qu'il souhaitait adopter pour son retour sur la scène politique – celle du "vaste rassemblement" transpartisan –, mais pas encore les grandes lignes de son programme. A l'occasion de son premier meeting de candidat à la présidence de l'UMP, jeudi 25 septembre à Lambersart (Nord), Nicolas Sarkozy a égrené toute une série de propositions. Une première, depuis sa défaite face à François Hollande en 2012.
Immigration, emploi, "assistanat"… S'il dit vouloir séduire le centre, c'est pourtant bien à droite que l'ancien chef de l'Etat met la barre. En matière d'immigration, Nicolas Sarkozy appelle ainsi à "refonder" les accords de Schengen sur la libre circulation dans les Etats membres, un souhait qu'il avait déjà exprimé en 2011 et en 2012, afin de mieux lutter, selon lui, contre l'immigration illégale. "Ce n'est pas à la France de s'adapter à toutes les différences", plaide-t-il par ailleurs, estimant que les étrangers qui refusent de "s'adapter" ne devront "plus être accueillis". Toujours sur cette thématique, après avoir refusé en 2012 de remettre en cause l'aide médicale d'Etat, qui permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès aux soins gratuit, Nicolas Sarkozy dénonce désormais "une dérive", "une gabegie".
"Reconquérir" les électeurs du FN
Sur un autre plan, l'ancien président de la République a repris son refrain de 2007 sur la lutte contre l'"assistanat" et pour la méritocratie, un thème cher à l'électorat de droite. "Dans la vie, rien n'est donné, tout se mérite", résume-t-il pour justifier que, selon lui, les bénéficiaires du RSA devraient "exercer une activité au service de la communauté" en contrepartie de leur allocation, tandis que les chômeurs de longue durée ne devraient plus percevoir d'indemnités lorsqu'ils refusent un emploi.
Autre prise de position largement partagée dans l'électorat de droite : Nicolas Sarkozy estime que les fonctionnaires sont trop nombreux, ne travaillent pas assez, et ne devraient plus bénéficier de l'emploi à vie. Une thématique qu'il avait déjà développée en 2007, et reprise en 2012. Et l'ex-président, sur un ton très libéral, d'appeler à réduire "les règles" et "les contrôles" qui seraient autant de freins au "génie français", "au progrès" et à l'esprit d'entreprendre.
Nicolas Sarkozy ne s'en cache pas : s'il veut être à l'origine d'un "vaste rassemblement", il jure que ce "rassemblement ne sera ni fade, ni tiède". Et s'il souhaite ramener le centre-droit dans son giron, l'ancien chef de l'Etat compte bien mettre en place "une stratégie" pour "reconquérir" les électeurs partis du côté du Front national. "Ceux qui pensaient encore que Sarkozy pouvait se recentrer ont eu la réponse à Lambersart", grince le député PS Yann Galut sur son compte Twitter. Une analyse visiblement partagée par Le Monde, vendredi : "Patrick Buisson n'est plus dans la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy depuis l'affaire des enregistrements. Mais ses idées demeurent."
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