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Réforme territoriale : comment les députés PS redessinent une France à 13 régions

Plutôt que les 14 régions préconisées par François Hollande, les députés socialistes se sont mis d'accord sur une France métropolitaine découpée en 13 zones. En coulisses, chacun s'active pour défendre sa solution.

Article rédigé par Mathieu Dehlinger
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les députés PS se sont mis d'accord, mardi 15 juillet, sur un nouveau redécoupage de la France métropolitaine en 12 régions. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

De 22 régions, la France métropolitaine devait d'abord passer à 14, selon la carte revue et corrigée par François Hollande. Un découpage déjà revu et corrigé par le rapporteur PS de la réforme territoriale à l'Assemblée, Carlos da Silva, et à nouveau bouleversé, mardi 15 juillet, par les députés PS.

Les socialistes souhaitent adopter une France métropolitaine à 13 régions, via un amendement débattue par le Parlement. Francetv info revient sur les nouvelles frontières proposées par les députés et sur les batailles politiques qui se trament en coulisses.

Le Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie

Ce que François Hollande proposait. C'était l'une des surprises de l'Hexagone revisité par le président : la Picardie associée à la Champagne-Ardenne, tandis que le Nord-Pas-de-Calais restait seul.

La maire de Lille Martine Aubry et le président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais Daniel Percheron, tous deux socialistes, ne voulaient pas d'une fusion de leur région avec la Picardie, par crainte que ce nouvel ensemble ne tombe aux mains du Front national, explique France 3 Nord-Pas-de-Calais.

Pourquoi ça bouge. Lors du précédent débat sur la réforme territoriale, en 2009, la Picardie était déjà très remontée car à l'époque, elle était menacée de démantèlement. Cette fois-ci, les élus locaux n'étaient pas plus heureux de son sort. Le président PS du conseil général Claude Gewerc s'était déclaré "très surpris" d'une association avec la Champagne-Ardenne, "jamais évoquée".

Dans le Courrier Picard, l'élu dénonçait "une décision qui vient de Paris". Et il prévenait : "Nous sommes à la manœuvre." Lui préfère une fusion avec le Nord-Pas-de-Calais, solution aujourd'hui retenue par les députés PS. "Les Picards et les Ch'tis sont cousins, assurait-il. A Boulogne, Frédéric Cuvillier [également secrétaire d'Etat] est pour."

L'Alsace-Lorraine unie à la Champagne-Ardenne

Ce que François Hollande proposait. Conséquence de la fusion surprise proposée entre la Picardie et la Champagne-Ardenne, le chef de l'Etat se contentait, à l'Est, d'un mariage entre l'Alsace et la Lorraine. Les présidents des deux régions, Philippe Richert et Jean-Pierre Masseret, s'étaient d'ailleurs déjà rencontrés en tête-à-tête dès le printemps, raconte L'Est Républicain.

Pourquoi ça bouge. Le président divers gauche du conseil régional de Champagne-Ardennes, Jean-Paul Bachy, n'avait pas caché sur France 3 son intérêt pour un rapprochement avec la Lorraine voisine. Pas sûr que la solution choisie par les députés PS fasse consensus : début juin, le président UMP de la région Alsace s'était prononcé contre une région "de taille démesurée", rapportent les DNA.

Le Poitou-Charentes et le Limousin mariés à l'Aquitaine

Ce que François Hollande proposait. Dans la carte dévoilée par le président de la République, le Poitou-Charentes et le Limousin devaient bien se marier, mais avec un autre de leurs voisins : le Centre. Ce qui aurait donné naissance à la plus étendue des régions françaises, grande comme l'Autriche.

Cette solution laissait l'Aquitaine seule, ce qui avait l'avantage de ne pas froisser la ministre Ségolène Royal, ex-présidente de Poitou-Charentes, hostile à un rapprochement des deux régions.

Pourquoi ça bouge. Il est peu connu du grand public, mais a l'oreille du président : Bernard Combes, maire de Tulle (Corrèze) et conseiller de François Hollande à l'Elysée, était très remonté contre la solution choisie par son patron. "Une grande région imprécise et impropable", assurait-il dans Sud Ouest. Il préférait le rattachement du Limousin à l'Aquitaine, il a pour l'instant gain de cause.

Tout comme les élus de Poitou-Charentes, qui pour beaucoup s'opposaient à Ségolène Royal et réclamait le mariage avec l'Aquitaine. Le président UMP du Conseil général de Charente-Maritime Dominique Bussereau était l'un des principaux opposants à une fusion avec le Centre : "On n'est pas sur la même planète", expliquait-il à Sud Ouest. Il s'est d'ores et déjà "réjoui" de la nouvelle proposition du groupe PS.

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