Cet article date de plus de neuf ans.

Complément d'enquête : "Alain Juppé : la revanche du mal-aimé"

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min - vidéo : 70min
Ce replay n'est plus disponible.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions

Certains le voient déjà président en 2017. Pour les sondeurs, il est même l'homme politique préféré des Français. Qui aurait imaginé il y a quelques mois qu'Alain Juppé, parfois jugé froid et cassant, serait aujourd'hui aussi populaire ? Alain Juppé le pudique a accepté de se raconter dans un document de "Complément d'enquête", jeudi 2 avril, à 22h20.

"Le meilleur d'entre nous" selon Jacques Chirac, Alain Juppé serait, d'après un sondage Viavoice paru dans Libération le 21 décembre 2014, un bon "président de la République", estiment 47 % des Français. Premier ministre détesté de ces mêmes Français il y a vingt ans, englué dans les scandales il y a dix ans, Alain Juppé est aujourd'hui devenu un présidentiable sérieux.

Fait récent, Juppé serait la nouvelle idole des ouvriers. Il dépasse même Marine Le Pen dans leur "cœur", selon un sondage Ipsos paru dans le Point le 30 mars. C'est une véritable surprise, car depuis 2012, désenchanté après le retour des socialistes au pouvoir, le monde ouvrier s'offre à Marine le Pen. À deux ans de la présidentielle, la tendance s'inverse.

Même constat chez les sympathisants de gauche. L'ampleur de la tentation Juppé au sein d'un camp qui lui est hostile est spectaculaire  : 52 % des sympathisants de gauche ont une image positive du maire de Bordeaux. Ce qui fait s'interroger le directeur de Viavoice, François Miquet-Marty : "Alain Juppé aurait-il pris les rênes de l'héritage d'opinion de Dominique Strauss-Kahn, longtemps perçu à gauche comme le dirigeant compétent par excellence ?"

Juppé sème la zizanie dans le clan Chirac

À l'heure où il engage un bras de fer avec Nicolas Sarkozy dans la course à l'Élysée, Alain Juppé est-il capable de terrasser son meilleur ennemi ? En a-t-il vraiment l'ambition ? Dans la famille Chirac, après le soutien de l'ancien président, on demande la fille. Alain Juppé reçoit l'appui de Claude dans le bras de fer qui l'oppose à sa mère, inconditionnelle de Nicolas Sarkozy. Bernadette Chirac, elle, juge Juppé "très, très froid". L'intéressé semble s'amuser de ses piques.

Candidat à la primaire à droite pour l'élection présidentielle de 2017, il souligne que Jacques Chirac l'aurait "encouragé à persévérer". "Il m'a confirmé que j'étais 'le meilleur d'entre nous'. Il persiste..." Et Alain Juppé, autrefois jugé glacial, n'hésite plus à rebondir sur le "prix de l'humour politique" qui lui a été décerné en 2014 pour sa petite phrase : "En politique, on n'est jamais fini. Regardez-moi." "Vous voyez, je ne suis pas si pisse-froid que vous le pensiez", plaisante-t-il.

Des premiers pas du jeune énarque, dans l'ombre de Chirac, au difficile exercice du pouvoir en 1995, en passant par l'exil au Canada, Complément d'enquête nous livre le portrait intime d'un homme pudique. Pour comprendre ce qui anime l'homme politique, Jean-Karl Lambert, Guillaume Beaufils et Michael Bozo ont rencontré ses intimes : sa première épouse et ses vieux copains.

La rédaction de Complément d’enquête vous invite à réagir à l'émission sur sa page Facebook ou sur Twitter avec le hashtag #Cdenquete

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.