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Présidentielle : Louis Aliot assure qu'il n'y a pas eu d'accord financier entre le FN et Nicolas Dupont-Aignan

Louis Aliot, le vice-président du FN, invité de franceinfo ce lundi, a assuré, après le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à la candidature de Marine Le Pen, qu'il n'y avait eu aucun accord financier entre le Front national et ce dernier.

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Louis Aliot était l'invité de franceinfo le lundi 1er mai 2017.  (FRANCEINFO)

Invité sur franceinfo, le vice-président du FN a assuré qu'il n'y avait pas eu d'accord financier avec Nicolas Dupont-Aignan dans le cadre de son ralliement à Marine Le Pen. Le candidat de Debout La France n'a pas atteint 5% des suffrages lors du premier tour de la présidentielle, lui interdisant un remboursement complet de ces frais de campagne, au-delà des 800 423 euros versés à tous les candidats. Cette situation pouvait laisser supposer que l'aide financière du Front national pouvait peser dans sa décision de rallier la bannière frontiste.

D'autant qu'avant son accord avec Marine Le Pen samedi, Nicolas Dupont-Aignan avait eu des mots très durs à l'encontre du Front national et de sa patronne. Pour autant, le vice-président du FN, Louis Aliot, a estimé lundi sur franceinfo que cela prouvait que les "mentalités évoluent", que "sur les idées et sur le programme à mettre en place", il y avait "matière à négocier, à discuter". 

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"Il disait qu'il ne voulait pas de nous, mais tout le monde savait que peu ou prou, un jour ou l'autre nous étions appelés à nous rassembler. Il subissait lui aussi une certaine diabolisation dont il voulait s'écarter en disant cela de nous", a analysé Louis Aliot. Selon lui, Nicolas Dupont-Aignan n'a "pas hésité longtemps" dans un second tour "clair", entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Confusion autour de la monnaie unique

L'accord entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan prévoit que la transition de la monnaie unique à la monnaie commune européenne "n'est pas un préalable à toute politique économique". C’était pourtant l’un des points important du projet économique du Front national… Interrogé sur ce point, Louis Aliot a estimé que cet accord prévoit que la sortie de l'euro n’était plus "un préalable à un train de mesures" mais qu’il s’agissait de négocier avec l'Europe un changement "fondamental" de direction de l'Union européenne "en rappelant une chose" : "l'Union européenne, ça n'est qu'un bout de papier !" 

"Nous n'avons pas renoncé" à notre programme. "On a toujours dit qu'il y aurait une monnaie commune et une monnaie nationale, et que cela demandait une négociation [avec l'Union Européenne]", a ajouté Louis Aliot.

À la question "Est-ce Nicolas Dupont-Aignan qui vous a forcé à ce changement de pied [sur la sortie de l'euro, ndlr] ?", le vice-président du FN a répondu : "Non, mais je pense qu'il nous a apporté une expertise et une vision qui n'étaient pas forcément totalement la nôtre, mais la finalité est la même." "Sur le fond, il est d'accord avec nous, il dit la même chose. Sur l'Union européenne, il dit la même chose, mais sur les étapes pour y arriver, il y a juste ce préalable qui n'est plus contraignant pour prendre un certain nombre de mesures sociales ou d'aide au pouvoir d'achat", a ainsi affirmé Louis Aliot.

Interrogé sur les propos de la députée du Vaucluse, Marion Maréchal Le Pen, qui expliquait ce week-end que les négociations sur l'éventuelle sortie de l'Union européenne et de l'euro ne commenceraient qu'en 2018 et qu'elles dureraient "plusieurs mois" voire "plusieurs années", Louis Aliot a répondu : "Il ne vous a pas échappé que c'était Marine Le Pen la candidate."

La sortie de l'euro n'est plus un préalable

Contre l'Europe, le Front national ? Non, assure Louis Aliot : "Nous sommes Européens, les Français sont Européens, comme les Espagnols, les Allemands, les Italiens. Mais ce dont nous ne voulons plus, c'est de ce traité de l'Union européenne qui contraint la France à un certain nombre d'obligations, notamment économiques que nous ne voulons plus." 

Interrogé sur les mesures économiques qui pourraient être prises avant la négociation avec l'UE, la sortie de l'euro n'étant plus depuis ce week-end un préalable à la mise en place des réformes voulues par Marine Le Pen, Louis Aliot a évoqué "des mesures financières immédiates que nous pouvons prendre pour aller au soutien du pouvoir d'achat". Des "mesures qui seront parfois même contre les recommandations de la Commission européenne, mais on s'en moque, puisque nous ne tiendrons plus compte de ce que veut la Commission européenne." "Le but, c'est pas de créer le chaos, le but c'est de réorienter l'Union européenne, c'est de réorienter l'Europe", a expliqué Louis Aliot.

"Des abrutis"

Amené à réagir à une vidéo très partagée sur les réseaux sociaux où l'on entend des spectateurs du meeting de Marine Le Pen à Nice, jeudi dernier, hurler des insultes violentes à l'encontre d'Emmanuel Macron, le vice-président du FN Louis Aliot a qualifié lundi matin sur franceinfo les militants en question d'"abrutis". "C'est du niveau de Monsieur Kassovitz et de quelques autres... Des abrutis", a dit Louis Aliot.

"Il y a des insultes que Marine [Le Pen, ndlr a condamné d'un côté, et il y a des insultes contre M. Dupont-Aignan d'un autre côté depuis hier, et je n'ai pas entendu M. Macron les condamner. C'est une différence importante", a affirmé le vice-président du FN.

Insultes contre insultes

En marge du meeting de Marine Le Pen à Nice (Alpes-Maritimes) jeudi, quelques personnes présentes dans la salle avaient entonné un "chant" disant "Macron, Macron, on t'encule" à l'encontre du candidat d'En Marche ! pendant qu'un journaliste interviewait l'un d'entre eux à la télévision. Vendredi, l'acteur et cinéaste Mathieu Kassovitz a réagi à l'annonce de l'alliance entre Nicolas Dupont-Aignan avec Marine Le Pen en traitant notamment le premier, sur le réseau social Twitter, d'"espèce de trou du cul".

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