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Abstention record, déroute de LREM aux régionales et réforme des retraites... Le "8h30 franceinfo" de Jean-Pierre Raffarin

Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et ancien Vice-président du Sénat était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 22 juin 2021.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et ancien Vice-président du Sénat était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 22 juin 2021. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et ancien Vice-président du Sénat était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 22 juin 2021. Abstention record, déroute de LREM aux régionales et réforme des retraites... Il répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

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Abstention record aux régionales : l'électeur "dit d'abord qu'il n'est pas content, qu'il ne croit pas forcément à l'élection"

"Je pense que dans la démocratie, l'électeur est le patron, donc je pense qu'il faut plutôt l'écouter que lui faire des reproches", estime Jean-Pierre Raffarin après la très forte abstention aux élections régionales. Selon lui, elle est notamment liée à un manque de décentralisation et d'enjeux.

"En s'abstenant, l'électeur nous dit des choses très différentes. Il dit d'abord qu'il n'est pas content, qu'il ne croit pas forcément à l'élection, à la qualité de l'homme politique ou de la femme politique. Il y a beaucoup de contestations, de protestations, de ras-le-bol" détaille l'ancien Premier ministre.

Le manque d'intérêt des électeurs est aussi lié à un manque de décentralisation. "Les gens veulent voir des enjeux" alors que les collectivités travaillent souvent dans le consensus. "Au fond, la décentralisation c'est quand même la recherche d'un consensus. Quand vous faites un collège dans la région, vous le faites avec l'accord du maire même s'il n'est pas de votre opinion politique, vous le faites avec l'accord du recteur. Quand vous faites une route : Est-ce que c'est le maire ? Est-ce que c'est le département ? Est-ce que c'est le préfet ? Est-ce que c'est la région ? Les gens ne voient pas les enjeux", estime-t-il.

Emmanuel Macron a "un vrai leadership", mais ne peut pas "gouverner et être réélu sans parti"

"Le président de la République a un vrai leadership, mais il n'a pas de parti", estime Jean-Pierre Raffarin. Commentant les résultats des régionales et la perspective de l'élection présidentielle, il fait le parallèle entre LREM qui manque d'ancrage territorial et Les Républicains qui sont à la recherche d'un chef.

"Le problème du président, c'est son parti. Ce qui est amusant, c'est que chez Les Républicains leur problème c'est leur leader", analyse le ténor de la droite. "Les problèmes sont complètement inversés. Aujourd'hui, les Républicains ont une implantation territoriale, mais un leadership difficile à établir. Et le président de la République a un vrai leadership, mais il n'a pas de parti".

Dans la perspective de 2022, l'ancien Premier ministre estime qu'au vu des sondages et des rapports de force politiques, "le président n'est pas en mauvaise situation. Si vous comparez par rapport à Hollande à la même période, par rapport à Sarkozy, il est plutôt en bonne position, mais son parti est d'une extrême faiblesse". Il pointe le fait que "Giscard comme Macron ont montré qu'on pouvait gagner sans parti. Mais je crois qu'on ne peut pas gouverner et on ne peut pas être réélu sans parti".

La réforme des retraites doit être "la première du prochain quinquennat, mais pas la dernière de celui-ci"

La réforme des retraites doit être faite "dans les premiers jours d'un nouveau quinquennat", a préconisé l'ancien Premier ministre. "Je ne suis pas sûr qu'on ait le temps de bien définir la réforme et de la réaliser", a assuré l'ancien chef du gouvernement sous Jacques Chirac. Selon lui, il vaut mieux "proposer une réforme très claire, assez rapide à mettre en œuvre" pour qu'elle soit "la première des réformes du prochain quinquennat, mais pas la dernière de celui-ci".

À l'approche de la présidentielle, "on a des choix de société très importants à faire", souligne-t-il. "Il faut que les Français soient relativement apaisés pour bien réfléchir" à ces "choix stratégiques". "Je crois qu'il ne faut pas avoir une réforme qui cannibalise complètement le débat politique. Et donc, pour cette raison, cette réforme-là doit être faite dans les premiers jours d'un nouveau quinquennat", estime l'ancien Vice-président du Sénat.

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mardi 22 juin 2021 :

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