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Démission de Gérard Collomb : "Il y a une vraie atteinte à l'autorité du président de la République", juge Gérard Larcher

Le président du Sénat, sur franceinfo mercredi, a aussi reproché à l'Elysée et à Matignon "une manière un peu verticale" de gouverner, "une coupure" avec "les corps intermédiaires".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le président Les Républicains (LR) du Sénat, Gérard Larcher, mercredi 3 octobre sur franceinfo (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Le président Les Républicains (LR) du Sénat, a estimé mercredi 3 octobre sur franceinfo que la situation au plus haut sommet de l'État, avec la démission de Gérard Collomb, lui semblait "une crise politique au sens moral""Il y a un vrai doute sur l'autorité du chef de l'Etat et du Premier ministre. C'est un doute sur la manière de gouverner, cette manière un peu verticale. Ce pouvoir qui s'est coupé des corps intermédiaires", a-t-il développé.

Le sénateur des Yvelines a fait le rapprochement avec les doléances exprimées par des élus locaux lors du Congrès des régions le 26 septembre à Marseille. Ils ont lancé un appel pour "une concertation sincère avec l'État". Emmanuel Macron "doit se rapprocher des élus", a réaffirmé Gérard Larcher. "Qu'est-ce qui s'est passé à Marseille ? Départements, régions, maires ont dit vouloir dialoguer. On en a marre de cette méthode verticale (...) Je porte comme une alerte cette coupure entre l'exécutif et les corps intermédiaires", a-t-il lancé.

Parv ailleurs, le président du Sénat réagissant à l'arrestation de Redoine Faïd, un braqueur recherché depuis trois mois, a noté un "contraste entre un ministre d'État qui abandonne son poste et les policiers qui sont engagés". Gérard Larcher s'est dit "préoccupé". "Heureusement, que nous avons la Ve République. Demain nous fêterons ses 60 ans. Elle nous protège de tout de ces ressacs de la vie politique", a assuré le président du Sénat. "Le ministre de l'Intérieur est un ministère régalien majeur et on a vu depuis le 18 septembre ce ministère balloté (...) La responsabilité du président de la République et du Premier ministre était de trancher et on a assisté à une valse-hésitation", a-t-il regretté.

Interrogé sur la loi bioéthique, Gérard Larcher a espéré que la France "ne soit pas plus fracturée" à l'issue du débat, notamment sur l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. La Conférence des évêques de France s'est mobilisée contre cet élargissement. "Mon objectif premier, c'est un débat en conscience", a-t-il déclaré. "Je ne veux pas tomber dans la caricature de débat au moment du mariage pour tous", a-t-il ajouté. Je me suis donné comme objectif que le débat au Sénat soit serein, ouvert comme il l'a été au Sénat au moment de l'IVG à l'époque de Simone Veil."

Gérard Larcher ne s'oppose pas à l'extension de la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes, mais sous certaines conditions. "Personnellement je ne refuse pas la PMA, à un certain nombre de conditions liées à la parentalité. Je pense à la levée de l'anonymat sur le don de gamète, a déclaré le président du Sénat. "Doit figurer dans la loi et pas simplement dans les déclarations, le refus de toute marchandisation des corps" a-t-il poursuivi.

Regardez en intégralité l'intervention de Gérard Larcher sur franceinfo le 3 octobre 2018.

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