Loi "anti-casseurs" : le texte est encore "amendable" dit Laurent Nunez
Le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, invité du "8h30 Fauvelle-Dély" lundi 11 février estime que le texte de loi "anti-casseurs" voté par l'Assemblée nationale est "un texte de compromis", mais qu'il reste "amendable".
Adopté mardi 5 février, le texte de loi "anti-casseurs" provoque de nombreux remous dans la classe politique, y compris dans la majorité, notamment à cause de l'article 2 qui donne aux préfets la possibilité d'interdire de manifester aux individus qui représentent "une menace d'une particulière gravité pour l'ordre public". Pourtant, selon le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nunez, "on est arrivé à un texte qui semble être un texte de compromis, mais bien sûr qu’il est amendable."
Le texte est déjà suffisamment précis, on verra dans la navette (parlementaire) s’il faut encore le préciser plus
Laurent Nunezà franceinfo
Laurent Nunez a précisé comment seraient repérés les individus visés par ce texte : "On a prévu un certain nombre de critères, comme le fait d’avoir participé à une ou plusieurs manifestations volantes", détaille-t-il. "Quand les services de police et de renseignement repèrent un individu dans son périple (...) il serait irresponsable de notre part de laisser le samedi suivant cette personne venir à une manifestation, alors qu'on a documenté d'ores et déjà les exactions commises", a estimé le secrétaire d'État qui souligne que l'individu concerné aura la possibilité de faire un recours.
"Ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est l’objectif : écarter des individus qui viennent pour commettre des violences, pour permettre au plus grand nombre de manifester librement, et éviter une interdiction générale de manifester qui est parfaitement possible en police administrative et à la main des préfets", a également jugé Laurent Nunez.
Le parcours d'un casseur
En marge de la mobilisation du samedi 9 février, un homme soupçonné d'avoir incendié une voiture de l'opération Sentinelle à Paris a été suivi "comme l'ensemble du mouvement, pendant toute la journée", puis interpellé affirme Laurent Nunez. Le secrétaire d'État explique que cet individu est "connu des services de renseignement comme appartenant à la mouvance ultragauche et dont le parcours a pu être reconstitué sur la manifestation et c'est pour ça qu'il a pu être interpellé".
La main d'un manifestant arrachée par une grenade
Alors que les forces de l'ordre chargées de protéger l'Assemblée nationale ce samedi faisait face à des gilets jaunes, un manifestant a eu la main arrachée par l'explosion d'une grenade de désencerclement. Pour l'avocat de la victime, celui-ci ne faisait que se protéger d'un projectile qu'il a vu arriver sur lui. Ce n'est pas l'avis de Laurent Nunez : "Ce manifestant, vêtu de noir comme on le voit sur des vidéos sur les réseaux sociaux, on n'a pas le sentiment au visionnage des vidéos, qu'il fait un geste pour écarter une grenade. On voit très clairement que la grenade arrive, s'immobilise, et qu'il la prend pour la projeter sur les forces de l'ordre, la confondant sans doute avec une grenade lacrymogène", observe-t-il.
Un collectif d'avocat va d'ailleurs porter devant le Conseil d'État une demande d'abrogation de l'utilisation de ces grenades explosives GLI-F4. Mais pour Laurent Nunez, ce recours à cette arme considérée comme "armement intermédiaire" est "indispensable pour éviter du corps-à-corps" pendant des "émeutes urbaines".
Jihadistes revenants : des chiffres "exagérés"
Le chiffre de 150 jihadistes français détenus en Syrie qui s'apprêteraient à être rapatriés en France est totalement "exagéré" estime le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur. "C’est notre responsabilité de nous assurer du devenir de ces jihadistes. Il y a plusieurs options, et on ne penche pour aucune option", a-t-il ajouté.
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle-Dély" du lundi 11 février 2019 :
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