Violences urbaines, "responsabilité" de tous les politiques, "créer les conditions de l'apaisement"... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Fabien Roussel
"Notre responsabilité" à tous les politiques, "est de créer les conditions de l'apaisement, du dialogue, de trouver les mots", a déclaré samedi 1er juillet sur franceinfo Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF) et député du Nord, alors que les violences se poursuivent, même s'il y en a eu moins que la nuit précédente, après la mort d'un adolescent de 17 ans lors d'un contrôle routier.
De nombreux établissements publics et des commissariats ont encore été attaqués. "C'est extrêmement grave. La situation reste extrêmement préoccupante, nous sommes sur une véritable poudrière et la moindre étincelle peut faire que tout s'embrase encore", déclare Fabien Roussel qui pointe du doigt "l'extrême droite qui soufflent sur les braises" et "des syndicats de police séditieux, dangereux." Il insiste sur le fait que la classe politique doit "appeler collectivement à l'apaisement et défendre les services publics. Il va falloir que le gouvernement dise qu'il a entendu ce qui se passe dans les banlieues" et ce qu'il compte "mettre sur la table pour réparer ces territoires."
Emmanuel Macron a lancé un appel à la responsabilité des parents alors que certains jeunes, qui participent aux violences, ont entre 13 et 18 ans. "On dit les jeunes, mais beaucoup de parents font attention à ce que leurs enfants restent à la maison", estime Fabien Roussel. "Il y a une minorité qui va s'en prendre à des établissements publics et faire des pillages."
La mort de Nahel est "un drame atroce et aucun citoyen ne doit perdre la vie lors d'un contrôle routier ou lors d'un refus d'obtempérer. Mais en République, aucun commerçant, aucun élu, aucun pompier, ne doit être blessé par des actes de violences comme ceux que l'on vit depuis plusieurs jours", insiste Fabien Roussel.
L'état d'urgence, synonyme d'"échec"
Ces actes de violences ne sont pas nouveaux mais pourtant rien n'est fait, estime le secrétaire national du PCF. "Ce qui me révolte c'est que drame après drame, cela fait 20 ans, 30 ans que ça dure, c'est comme si les gouvernements successifs n'avaient jamais entendu ce qu'avaient à dire les maires, les élus de ces communes qui crient au secours, qui demandent à ce qu'on les écoute, qui demandent des moyens plus importants pour assurer la sécurité publique, qu'il y ait moins de discrimination à l'encontre de ces territoires. Combien de drames faudra-t-il encore pour qu'il y ait un sursaut, une prise en compte de ce qui se passe dans ces villes ? Cela fait des années qui nous tirons la sonnette d'alarme", s'agace Fabien Roussel.
L'état d'urgence, demandé notamment par certains élus, serait "un échec" pour Fabien Roussel. "On est dans une situation de crise extrêmement grave mais tentons de sortir de cette crise sans recourir à l'état d'urgence, par le dialogue." Le secrétaire national du PCF aimerait qu'Emmanuel Macron écoute les élus et qu'il le reçoive "avec les maires de ces grandes villes et entende toutes les propositions que nous avons" à lui faire. Une fois que le calme sera revenu, "il faudra tout de suite qu'il y ait derrière un grenelle, un plan Marshall."
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