Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir de la "shrinkflation"
Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
C'est une stratégie commerciale discrète... qui ne se voit que si l'on détaille l'étiquette du prix. Comme une tablette de chocolat qui passe de 250 à 220 grammes sans réduction de prix, une tranche de jambon qui rétrécit ou une portion de Kiri dont la quantité de fromage fondu a fondu de 10%. La "shrinkflation" ("réduflation" en français), est une technique très prisée des industriels de l’agro-alimentaire pour tenter de nous faire oublier l’inflation.
Si les consommateurs sont très attentifs aux prix des produits, ils font souvent moins attention aux quantités. Mais de plus en plus, des associations de consommateurs comme Foodwatch dénoncent cette méthode pratiquée par les industriels dans le monde entier. Depuis, les "consomm’acteurs" n’hésitent plus à poster sur les réseaux sociaux des photos de leurs paquets de jambon ou de gâteaux avec le hashtag #shrinflation, à tel point que la ministre du commerce Olivia Grégoire avait dû commander en urgence une enquête sur le sujet à la répression des fraudes en septembre dernier.
Une pratique légale
L'enquête vient d'être publiée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et fait le bilan des contrôles annuels menés chaque année sur le respect par les industriels des quantités affichées. La DGCCRF vérifie qu'il n'y a pas de mensonge sur le poids, pour voir par exemple s'il n'y a pas 68 grammes de concentré de tomates dans une boite de 70 grammes. Si la boîte n'en contient que 68, l'entreprise est sanctionnée pour pratique illégale, ce qui ne s'apparente pas à une "réduflation".
La répression des fraudes confirme cependant l'existence de la "shrinkflation" mais rappelle que cette pratique, réduire la quantité en conservant le même emballage, n’est pas interdite. C’est bien le cœur du problème : faut-il la rendre illégale ? Faut-il obliger les fabricants, les distributeurs à informer les consommateurs à chaque modification de format ? C'est ce que réclament déjà 40 000 personnes dans une pétition. Pour l'instant, le ministère ne souhaite pas pour l’instant tordre le bras aux professionnels en votant une loi anti-"réduflation", le gouvernement veut plutôt les convaincre de s'autoréguler. Pas sur que cela suffise à "réduflationner" les mauvaises pratiques.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.