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Affaire Damien Abad : premier conseil des ministres et première tempête pour Elisabeth Borne

Après les accusations portées contre le nouveau ministre des Solidarités est accusé de viol et d’agressions sexuelles, la question de son maintien au gouvernement se pose.

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le salon Murat, à l'Elysée, où se tient le Conseil des ministres. (LUDOVIC MARIN / POOL)

Premier conseil des ministres, lundi 23 mai, et première crise à gérer pour Elisabeth Borne avec le cas Damien Abad : le nouveau ministre des Solidarités est accusé de viol et d’agressions sexuelles. Les faits présumés remontent à 2010 et 2011 et Damien Abad les conteste "avec la plus grande force". Deux femmes l’accusent de viol, la première avait déposé plainte à deux reprises, deux plaintes classées sans suite en 2012 et 2017 faute "d’infraction caractérisée" ; l’autre femme, elle, ne s’est signalée que le 13 mai dernier, il y a dix jours, auprès de l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes, une association née du mouvement MeToo qui indique avoir alerté La République en Marche et Les Républicains par mail. 

>> Ce que l'on sait des accusations de viol visant Damien Abad, le nouveau ministre des Solidarités

Elisabeth Borne certifie qu’elle n’était pas au courant et qu’elle n’aurait appris ces accusations que samedi à la lecture du site Mediapart. Et c’est assez plausible. Le mail d’alerte de l’association n’est arrivé à La République en marche que le 16 mai, suivi d’une relance le 19, quelques heures avant la nomination de Damien Abad. Le patron du parti, Stanislas Guérini, dit lui n’en avoir pris connaissance que samedi. Bref, l’accusation a pu échapper à la Première ministre jusqu’à ce week-end. Ce qui est plus surprenant, en revanche, c’est que nul n’ait eu connaissance des plaintes, certes classées sans suite, en 2012 puis 2017. Cet épisode aurait pu mettre en garde la cheffe du gouvernement. Notons d’ailleurs que ces accusations n’ont pas empêché Damien Abad d’être soutenu par Les Républicains qui en font un député de l’Ain, d’abord puis, carrément, le président de leur groupe à l’Assemblée.

Après MeToo, les temps ont changé

Damien Abad pourra-t-il rester membre du gouvernement ? Cela paraît très peu probable. Elisabeth Borne a été claire : tout nouvel acte de procédure la conduirait à en tirer les conséquences. Le signalement de la deuxième accusatrice a été transmis au procureur de la République et toute initiative de sa part provoquera donc le départ immédiat de Damien Abad.

La réaction très claire d’Elisabeth Borne laisse peu de place au doute. Elle illustre aussi que cette fois, la majorité a compris qu’après MeToo, les temps ont changé. Même si Damien Abad finit par être totalement blanchi, la seule accusation d’agression sexuelle rend désormais impossible l’exercice d’une fonction ministérielle. Surtout que le chef de file des députés LR était une prise politique de choix pour l’exécutif. A trois semaines du premier tour des législatives, il est devenu un boulet qui risque de plomber la campagne de la majorité.

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