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Édito
Gouvernement de Gabriel Attal : les raisons de la si longue attente pour nommer pour les ministres manquants
Cette fois, ça y est, le reste du gouvernement va être nommé pour ce début de semaine, c’est sûr, c’est imminent, une quinzaine de ministres délégués et de secrétaires d’État sont en approche. Peut-être lundi ou mardi, en tous cas, d’ici mercredi 7 février.
Il faut dire que Gabriel Attal a battu un record : 25 jours sans gouvernement au complet, c'était du jamais vu. Promu à Matignon le 9 janvier, il a pu s'entourer de 14 ministres de plein exercice deux jours plus tard. Et depuis, plus rien, des rumeurs, des bruissements, mais pas de fumée blanche.
Un rééquilibrage souhaité par les alliés d'Emmanuel Macron
Du coup, les membres du gouvernement qui redoutent de ne pas être reconduits ont les nerfs en pelote. Les ambitieux qui rêvent de leur piquer leur place sursautent dès que leur portable vibre. Et les cabinets des ministres déjà nommés croulent sous une tâche impossible. À Bercy par exemple, Bruno Le Maire est seul alors qu’il disposait auparavant de quatre ministres délégués.
Ce retard s'explique entre autre par le manque de ressources humaines. La majorité macroniste manque de profondeur de banc comme on dit au foot. Plus encore chez les femmes. Lors de la première vague de nominations, Emmanuel Macron n’en a promu aucune à des postes régaliens et la parité reste un vrai casse-tête.
De plus, les alliés grognent, François Bayrou et Édouard Philippe n’ont pas digéré la composition d’un gouvernement trop à droite et surtout trop sarkozyste à leurs yeux. Ils s’estiment mal servis et réclament un rééquilbrage. Le débauchage à droite, justement, commence atteindre ses limites avec la nomination de Rachida Dati.
Le management toujours très vertical d'Emmanuel Macron
Cette si longue attente illustre aussi certains travers du management macroniste. Le style d'Emmanuel Macron souffre toujours d'une certaine propension à vouloir tout faire tout seul, ou presque, avec des réticences à s’entourer d’une équipe trop forte. Il n’aime guère les longues délibérations. Le chef de l’État écourte par exemple les conseils des ministres et privilégie un fonctionnement assez vertical.
Et puis, il peine à reconnaître ses erreurs et à corriger le tir, comme le cas Amélie Oudéa-Castera l'a démontré. La super-ministre de l’Éducation et des Sports, devenue à peine nommée une super-gaffeuse. Gabriel Attal est fâché de voir son bilan rue de Grenelle déjà dilapidé et il verrait d‘un bon œil un changement de ministre. Mais Emmanuel Macron a du mal à admettre qu’il a peut-être commis une erreur de casting.
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