Édito
Nouveau drapeau palestinien brandi à l'Assemblée nationale : les Insoumis ont trouvé un créneau et n’entendent pas le lâcher

Mardi, une députée insoumise a de nouveau brandi un drapeau palestinien dans l’hémicycle de l'Assemblée nationale, provoquant un incident comme la semaine dernière. Le député Sébastien Delogu avait écopé d'une suspension de deux semaines.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Pour l'occasion, des députés insoumis avaient revêtu les couleurs du drapeau palestinien, à l' Assemblée nationale le 4 juin 2024. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Un nouvel incident a été provoqué à l’Assemblée par une députée Insoumise qui a brandi un drapeau palestinien dans l’hémicycle, comme la semaine dernière, et sans doute, comme la semaine prochaine. Mardi 4 juin, c’est donc la députée du Val-de-Marne, Rachel Keke, qui s’y est collée. Elle succède à son collègue des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu, qui a écopé d’une exclusion de deux semaines du Palais-Bourbon. Les Insoumis ont trouvé un créneau et ils n’entendent pas le lâcher.

Fracturer la gauche

Pour Jean-Luc Mélenchon, la cause palestinienne est une aubaine. La tragédie subie par les Gazaouis, le nombre de morts civils innocents, autorise tous les effets de manche, tous les excès, toutes les provocations. Si les Insoumis hystérisent la question palestinienne au point de transformer l’hémicycle en cirque, c’est que Jean-Luc Mélenchon poursuit un objectif bien précis : fracturer la gauche.

Accuser, intimider, excommunier les autres forces de gauche, traitées de renégats... Ainsi Raphaël Glucksmann est devenu, au fil de la campagne, la cible favorite de Manon Aubry. Les Insoumis accusent le socialiste de complicité avec Benyamin Nétanyahou, parce qu’il refuse de qualifier de "génocide" le drame subi par les Palestiniens.

Jean-Luc Mélenchon va même beaucoup plus loin, en flirtant avec l’antisémitisme, lorsqu’il renvoie l’un de ses anciens amis, le député socialiste Jérôme Guedj, à sa confession juive, l’accusant de tenir des "propos ambigus" sur le Proche-Orient, "signe de fanatisme dans son milieu (…) parce qu’il s’agit[e] autour du piquet où le retient la laisse de ses adhésions". Ou quand il assène que "malgré la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France". Jean-Luc Mélenchon sème le doute, minimise, malgré l’envol de 300% des actes antisémites recensés par le ministère de I’Intérieur au premier trimestre.

Soumettre les dissidents

Tous ces propos, visent à susciter l’indignation de ses ex-partenaires de la Nupes, pour mieux les faire plier et leur imposer ses conditions. D’abord aux dissidents insoumis, les députés François Ruffin, Clémentine Autain ou Alexis Corbière, disparus, engloutis par les outrances mélenchonistes et contraints à la solidarité. Et puis, quand le groupe LFI érige ses députés suspendus pour provocation en héros, presque en martyrs, c’est le reste de la gauche qui se sent obligée de faire allégeance en dénonçant des sanctions excessives. Même affaibli, même montré du doigt, Jean-Luc Mélenchon prétend toujours dicter sa loi à une gauche qu’il veut soumise pour mieux préparer une quatrième candidature présidentielle.

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