Cet article date de plus de neuf ans.

"Les gugusses" et "le boucher"

C'était hier une petite polémique. C'est aujourd'hui quasiment une affaire d'Etat. La mission de quatre parlementaires français en Syrie et leur rencontre avec Bachar Al-Assad est sévèrement critiquée par l'exécutif mais pas seulement.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Ces quatre parlementaires étaient quasiment inconnus du grand public jusqu'à hier. Les voilà sous le feu des projecteurs, après leur visite en Syrie. Deux sénateurs, l'UMP Jean-Pierre Vial et le centriste François Zochetto, et deux députés, l'UMP Jacques Myard et le socialiste Gérard Bapt. Ce dernier est le seul à ne pas avoir rencontré Bachar Al-Assad, se contentant entre guillemets du ministre syrien des Affaires Etrangères.

Mais l'équipée parlementaire provoque la colère de l'exécutif alors que Bachar el-Assad est persona non grata pour la France depuis 2012. Et c'est Manuel Valls qui a ouvert le bal ce matin avec des mots très durs. Ils ont rencontré un "boucher " pour le Premier Ministre qui dénonce une "faute morale ". Une mission condamnée ensuite par François Hollande depuis les Philippines où il est arrivé ce jeudi.

A LIRE AUSSI ►►► François Hollande condamne de voyage syrien des parlementaires français 

"Je ne suis pas chef de parti ", a dit le président, mais oui ces parlementaires doivent être sanctionnés. Des sanctions d'ailleurs promises pour Gérard Bapt par le patron du PS Jean-Christophe Cambadelis. C'est en fait toute la majorité qui est montée au créneau ce jeudi. Claude Bartolone, le Président de l'Assemblée condamne également cette visite et précise qu'elle n'engage en rien l'Assemblée.

 

Condamnation aussi de l'ancien Président de la République

Nicolas Sarkozy qualifie les quatre parlementaires de "gugusses". Lui ne serait pas allé rencontrer Bachar el-Assad en Syrie. Pas de sanction en revanche envisagées à l'UMP, pas plus qu'à l'UDI alors que le débat sur la position face au régime syrien est transpartis mais aussi transcourants. Mercredi, François Fillon avait défendu l'initiative parlementaire au contraire de Pierre Lellouche, partisan de l'ancien Premier Ministre.

 

Bachar Al Assad revient donc dans le jeu grâce à cette initiative isolée, c'est ce qui fait bondir le gouvernement. Pas de quoi impressionner Jacques Myard. De retour à Paris, le député UMP assume. Au nom de la séparation des pouvoirs, et parce que c'est sur le terrain que se font les choses. Jacques Myard membre de la droite populaire. Courant de la droite de l'UMP qui salue l'initiative des quatre parlementaires. Tout comme le Front National ou encore Nicolas Dupont-Aignan. Le Président de Debout la France auteur de l'image la plus hasardeuse : "Pour vaincre Hitler ", dit-il "on s'est allié à Staline ".

 

A ECOUTER ►►► "Ce n'est pas dans les salons parisiens qu'on comprend la réalité" (Jacques Myard)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.