Chaleur : pourquoi "la canicule tardive" est-elle présentée comme un phénomène nouveau ?
La moitié du pays en alerte orange canicule, et le mercure qui s'affole. En cette fin août, la France est touchée par une vague de chaleur particulièrement intense, une "canicule tardive", selon Météo France.
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Tardive, car des canicules, c'est-à-dire des températures très au-dessus des normales le jour et qui redescendent peu la nuit pendant au moins trois jours, le service météorologique n'en a trouvé que six après le 15 août dans ses archives depuis 1947. C'était en 2001, 2009, 2011, 2012, 2016 et 2017. Les records datent de 2012, du 17 au 21 août, avec 40,5°C à Brive, 41,3°C à Montluçon ou 41,5°C à Châtillon-sur-Seine...
Habituellement, la "saison" des canicules allait du 15 juin au 15 août
Si on parle de canicule "tardive", c’est qu’elles sont censées avoir lieu uniquement au cœur de l’été. Dans un climat tempéré comme le nôtre, les canicules avaient lieu, jusqu’au siècle dernier, entre le 15 juin et le 15 août. Des canicules précoces, avant le 15 juin, Tristan Amm, expert à Météo France, n’en a pas trouvées. Mais ça ne le surprendrait pas dans les prochaines années.
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Ces gros écarts de températures, mais aussi les pluies torrentielles qui pourraient suivre, des "épisodes météos extrêmes plus intenses et plus fréquents", c'est ce qu’annoncent tous les rapports du GIEC depuis des années comme conséquence du dérèglement climatique. Alors, pour cette canicule-ci, il faudra attendre l’étude d'attribution au changement climatique pour être sûr. Mais on est dans cette tendance. Et les pics de températures hors été, comme au printemps 2022, devraient aussi se multiplier.
Des orages aussi de plus en plus forts
Le dérèglement climatique aggrave les conséquences de phénomènes météo qui sont connus. Là, l'air chaud qui arrive du Maghreb est emprisonné sous un couvercle de hautes pressions, un phénomène normal en été, sauf que ça dure ! Et de jour en jour, quand on compresse une masse d'air, on la réchauffe encore plus, un peu comme une pompe à vélo.
C'est le fameux "dôme de chaleur" qui est un mot devenu courant depuis la canicule de l'été dernier au Canada avec, déjà, ces gigantesques incendies. Ce dôme de chaleur va finir par s'épuiser, et en butant contre un air plus froid en altitude, cela donnera comme souvent des orages, là encore, de plus en plus violents avec les changements du climat.
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