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COP15 : les scientifiques appellent à protéger les tourbières, dont "dépend notre avenir"

"Protégeons les tourbières". C’est l’appel lancé par une quarantaine de scientifiques, en marge de la COP15 sur la biodiversité qui se déroule au Canada. Ces spécialistes s’inquiètent de la situation de ces puits de carbone.
Article rédigé par franceinfo, Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Végétation de tourbières au Groenland (PHILIPPE ROY / PHILIPPE ROY)

Les tourbières sont des marécages. Ils sont présents dans 180 pays du monde, de la Sibérie à l'Argentine, de l’Amazonie à l'Asie du Sud-Est, en passant par les précieuses tourbières du Congo. Au total, ces zones humides, parfois gelées, ne représentent que 3 % de la surface du globe. Mais elles constituent le plus grand puits de carbone terrestre. Elles stockent deux fois plus de carbone que tous les arbres du monde et absorbent chaque année, l'équivalent des émissions de CO2 de 80 millions de voitures thermiques.

Le problème c’est que ces puits de carbones ne fonctionnent que s’ils sont en bonne santé, or un quart des tourbières du monde sont en voie de dégradation.

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En cause : essentiellement des incendies, ou des assèchements. Normalement, les restes végétaux, et le carbone, qui se décomposent dans ces zones, doivent rester recouverts d'eau pour garder un milieu pauvre en oxygène. Tant que la tourbe reste recouverte d'eau et que la végétation se porte bien, le puit de carbone fonctionne. Si les ces marécages s'assèchent, en raison du changement climatique ou d'activités humaines comme l'agriculture, l'extraction de la tourbe ou la construction de routes, alors les tourbières ne peuvent plus nous rendre les mêmes services écologiques, et peuvent même se mettre à rejeter du CO2 dans l'atmosphère.

Que proposent ces scientifiques ?

Ils proposent de ne pas se tirer une balle dans le pied en laissant se dégrader sans rien faire ces zones humides qui nous aident naturellement à réguler le CO2. À l’occasion de la COP15, ils demandent de toute urgence des mesures de protection face aux risques d’urbanisation, ou d'exploitation économique. Parce qu’en plus, ces marécages sont des réservoirs de biodiversité. Selon les régions, des plantes, mousses, caribous, ours, esturgeons, oiseaux migrateurs, ou grands singes y trouvent refuge. 
Avec les tourbières, il faut agir comme si notre avenir en dépendait parce que c’est le cas”, alertent ces scientifiques. 

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