Cet article date de plus d'un an.

Immobilier : comment expliquer la chute du nombre de crédits accordés aux ménages ?

Entre 2021 et 2022, le nombre de crédits immobiliers accordés a plongé de 20%. Une chute que l'on n'avait pas connu depuis la crise des subprimes en 2008.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le nombre de crédits immobiliers accordé aux ménages a chuté de 20% entre 2021 et 2022. (JEAN-LUC FL?MAL / MAXPPP)

Il faut remonter à 2008, au plus profond de la crise financière internationale, pour retrouver une telle dégradation. Le nombre de crédits immobiliers accordés aux ménages a plongé de 20% l'année dernière par rapport à 2021 d'après l'Observatoire CSA / Crédit Logement. Selon l’économiste Michel Mouillart, chargé de présenter les résultats de cette étude, la chute est pratiquement historique.

>> "C'est historique, le taux de refus pour un crédit immobilier atteint 42%", selon Olivier Landrevie, président de Cafpi

Ce repli s’explique essentiellement par deux événements conjugués. D'abord, les relèvements successifs des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne, des hausses intervenues début novembre et mi-décembre, ont renchéri le coût du crédit. Ensuite, d'après les professionnels de l'immobilier, la revalorisation insuffisante du taux d’usure en octobre. Le taux d’usure, c’est ce qui permet de plafonner l’ensemble des frais liés aux prêts. On y retrouve par exemple les commissions prises par les courtiers qui vendent le crédit, les assurances emprunteurs... 

Des taux d'intérêts au-delà des 2%

Le repli de 20% des crédits accordés l’an dernier est à comparer avec l’augmentation observée en 2021 de près de 4%. Avec la flambée des prix et l’inflation galopante, on voit mal la machine s’inverser. La hausse des taux d’intérêt est une des armes par excellence à la disposition des banques centrales, dont la BCE, pour freiner l’inflation. Le taux moyen des crédits accordés par le secteur privé était de 2,2% au quatrième trimestre 2022, contre 1,05% pour la même période en 2021. Il faut remonter à 2016 pour constater un taux comparable au-dessus de 2%.

Le mouvement va donc se poursuivre, avec toutes les conséquences sur les particuliers mais aussi sur les professionnels de l’immobilier, déjà confrontés au net repli de la construction de logements neufs à cause de la baisse des  permis de construire.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.