Voiture électrique : le constructeur chinois BYD investit des milliards en Europe et vise le leadership d'ici 2030

La bataille sur le marché de la voiture électrique en Europe monte d’un cran. Le constructeur chinois BYD entend doubler l’américain Tesla d’ici 2030 et va mettre les moyens pour y parvenir. La France comme d'autres pays lui ouvre d'ailleurs les bras.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Véhicules électriques et hybrides rechargeables BYD, stationnées dans le port de Sheerness, Kent en Angleterre, le 4 avril 2024. (GARETH FULLER / MAXPPP)

BYD, pour "Build Your Dreams" ("Construis tes rêves") mise sur les modèles d’entrée de gamme pour conquérir le marché européen. Des modèles à 20 000 euros vont venir concurrencer la Citroën C3, les futures petites Renault et les Volkswagen électriques. BYD, fabricant de batteries avant de devenir constructeur automobile, a déjà dépassé Tesla, le groupe d’Elon Musk, au quatrième trimestre de 2023, en devenant le premier vendeur mondial de véhicules électriques. Fort de ce succès, le groupe chinois a choisi la Hongrie comme porte d’entrée en Europe. La production de son usine doit y démarrer dès 2025.

L’entreprise compte monter en puissance en Europe

BYD affirme vouloir réaliser de lourds investissements sur tout le continent. Plusieurs milliards d’euros, annonce la direction, seront répartis dans les usines mais aussi dans les réseaux de distribution et les forces commerciales. Lundi 6 mai, lors de la visite en France du président chinois Xi Jinping, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a déclaré que BYD et l’industrie automobile chinoise étaient les bienvenues en France. Paris n’est pas la seule capitale à faire les yeux doux à ces industriels venus d'Asie. Un autre constructeur chinois est en train de s’implanter en Europe : le groupe Chery, qui a choisi l’Espagne comme tête de pont. Le gouvernement espagnol lui a tendu les bras pour créer une co-entreprise avec un constructeur automobile local.

En parallèle, le contexte est devenu difficile pour le marché européen de l’automobile. En mars, les ventes globales ont reculé en Europe de 11,5% sur un an. Ce ralentissement se traduit par un repli de la part de marché des voitures électriques de 13%, sur le total des véhicules vendus sur le continent. La réduction, voire la suppression, des aides à l’achat de voitures électriques dans certains pays contribue largement à ce peu d’enthousiasme des clients. Dans tous les cas, l’arrivée et la montée en puissance des constructeurs chinois est un vrai défi pour les groupes européens.

Les deux porte-drapeaux que sont Volkswagen et Stellantis (anciennement PSA Peugeot Citroën) sont les plus touchés, avec des replis respectifs de 9 et 25%. Renault limite la casse avec - 2%. Le plus gros plongeon revient à Tesla Europe avec -30%.

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