Élections européennes : que proposent les candidats sur l'agriculture ?
Depuis que la colère des agriculteurs a éclaté en début d'année, tous les partis cherchent à se présenter comme les premiers défenseurs de l'agriculture. Au cœur des programmes des candidats pour les élections européennes du 9 juin : la PAC.
La Politique agricole commune, selon la macroniste Valérie Hayer, doit orienter ses aides vers les nouvelles générations d'agriculteurs et vers les pratiques plus respectueuses de l'environnement. Une PAC résolument plus verte, c'est ce que réclament l'écologiste Marie Toussaint, la tête de liste du PS Raphaël Glucksmann ou l'insoumise Manon Aubry. Ces trois candidats de gauche plaident pour un changement de philosophie, ils veulent en finir avec les aides à l'hectare, pour les attribuer en fonction des emplois créés et avec des critères environnementaux. La première avocate du bio, Marie Toussaint veut réduire l'utilisation des pesticides de 50% d'ici 2030.
Le verdissement de la PAC n'est évidemment pas la préoccupation principale des candidats plus à droite. Pour le candidat LR François-Xavier Bellamy, il faut augmenter le budget de la PAC - c'est le seul candidat à faire cette proposition - et en parallèle abroger les textes européens qui "nuisent aux agriculteurs en prônant la décroissance". Haro sur la décroissance aussi pour la liste Reconquête! de Marion Maréchal - qui propose de lever le pied sur le bio - et pour Jordan Bardella. Aux dernières élections européennes de 2019, le RN voulait remplacer la PAC par une "politique agricole française", ce n'est plus le cas aujourd'hui, même si dans le programme du RN il est question de "nationaliser et simplifier les modalités d'attribution des aides", tout en rajoutant des "aides nationales".
Rémunération des agriculteurs et circuits courts
Pour améliorer la rémunération des agriculteurs, les listes macroniste et écologiste défendent un "Egalim européen", afin que les négociations commerciales profitent davantage aux producteurs. Le PS insiste sur les prix planchers, quand l'insoumise Manon Aubry propose d'encadrer les marges de l'industrie agroalimentaire et de la grande distribution. Et pour lutter contre une "concurrence déloyale", tous les partis, à part les macronistes, s'en prennent aux accords de libre-échange.
Histoire de soutenir l'agriculture, il y a une tendance qui parcourt plusieurs programmes, avec des nuances, dans le domaine de la restauration collective qui implique un assouplissement des règles européennes en matière de marchés publics. Valérie Hayer pousse ainsi la "préférence locale" pour que les écoles ou hôpitaux européens privilégient une alimentation en circuit court. Marion Maréchal parle de "priorité nationale", appliquée uniquement à la restauration scolaire, quand le RN veut une loi "Mangeons français". La variante écologiste de Marie Toussaint consiste à fixer à la restauration collective des objectifs de "produits locaux, bio et végétaux". LR ne s'intéresse pas spécifiquement aux cantines, mais veut que le taux de TVA puisse être adapté dans chaque pays pour favoriser les produits en circuit court.
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