Protection des agents publics : boutons d'alerte, formations, vidéoprotection... quelles sont les mesures du plan gouvernemental
Le gouvernement va créer un baromètre pour mieux recenser les actes inadmissibles, du moins grave au plus grave, car aujourd'hui il n'y a pas de remontées harmonisées, c'est l'un des enseignements du plan de protection des agents publics, lancé lundi 18 septembre par Stanislas Guerini, ministre de la transformation et de la fonction publiques. En janvier, une enquête annuelle sera lancée auprès de 25 000 fonctionnaires représentatifs pour qu'ils signalent ce dont ils sont victimes, histoire de ne rien laisser passer.
Des boutons d'alerte pour les téléphones portables ou les bureaux, selon les cas de figure, seront aussi déployés. L'objectif c'est de pouvoir signaler rapidement une agression au poste de sécurité quand il y en a un, ou alerter les forces de l'ordre. Des dispositifs de vidéoprotection sont aussi prévus. Le gouvernement va débloquer un million d'euros. Et à partir de novembre, il y aura des formations, avec l'aide des forces de l'ordre, pour apprendre à désamorcer une situation de tension avec un usager.
L'employeur pourra déposer plainte à la place de la victime
De la prévention donc, mais aussi une aide quand les agressions ont lieu. Le ministère va renforcer ce qu'on appelle la "protection fonctionnelle", qui permet déjà aux agents victimes une prise en charge des frais médicaux et de justice. Cette protection sera étendue aux familles des agents agressés qui sont parfois aussi menacées. L'administration où travaille le fonctionnaire agressé pourra également déposer plainte à la place de la victime, qui souvent y renonce.
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Ces mesures sont importantes, car même si on a juste quelques chiffres par opérateur aujourd'hui, ceux-ci montrent l'ampleur du phénomène. En 2022, la CAF, la caisse d'allocations familiales, a recensé 12 000 actes d'incivilités envers son personnel : injures, menaces et autres violences. Pôle emploi a vu bondir de 20% en trois ans le nombre des incivilités, et en 2021 pas moins de 35 000 personnels de santé ont été agressés.
Un enjeu politique
Le ministre de la transformation et de la fonction publiques Stanislas Guerini planche sur le sujet depuis le mois de mai. Plusieurs explications à ces agressions verbales ou physiques sont avancées par le ministère : une hausse générale du niveau de violences dans la société, un non-respect de tout ce qui représente l'État et une colère liée aux lenteurs des services publics.
Pour le gouvernement, il y a un enjeu politique : ces violences du quotidien contribuent aussi à renforcer le vote RN. Entre 2017 et 2022, Marine Le Pen a progressé au second tour d'environ 10 points dans toutes les catégories de fonctionnaires.
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