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Le Liban voit ses habitants fuir par milliers, l'Italie veut limiter l'arrivée d'exilés

Tous les jours, le club des correspondants décrit comment un même fait d'actualité s'illustre dans deux pays.
Article rédigé par Olivier Tosseri - Arthur Sarradin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des migrants secourus au large des côtes italiennes, en mai 2021 (photo d'illustration). (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

Le dossier migratoire est à nouveau à la Une de l’actualité italienne en cette fin 2022 et sera l’un des grands thèmes en 2023 pour le gouvernement de Giorgia Meloni.

Selon le ministère de l'Intérieur italien, le seuil symbolique des 100 000 arrivées a été franchi la veille de Noël. Seules un peu plus de 11% des personnes secourues en Méditerranée l'ont été par des navires d'ONG. Le gouvernement de la dirigeante d'extrême droite les pointer du doigt. Par exemple, le ministre de l'Intérieur, Matteo Théodosie, accuse ces associations de créer un appel d'air. La coalition des droits conservatrice au pouvoir vient d'approuver une série de règles plus strictes contre les ONG qui viennent en aide aux migrants. Ils devront se soumettre à "un code de bonne conduite".

Au Liban, les départs illégaux ont été multipliés par quatre en trois ans

À l'inverse, au Liban le phénomène des départs illégaux par bateau ne fait que prendre de l'ampleur et a marqué cette année 2022. On estime qu'environ 3 000 personnes ont pris la mer en 2022, beaucoup sont des réfugiés syriens. Mais, la part de Libanais sur les bateaux est de plus en plus importante. Ils représentent aujourd'hui près d'un quart des exilés. 

La plupart de ces exilés viennent de la région de Tripoli, au nord du Liban. Cette région est très touchée par la crise économique qui touche le pays. Ces Libanais en détresse vendent tout ce qu'ils possèdent pour payer un passeur. On parle de 5 000 dollars pour les adultes et 3 000 pour les enfants. Ces exilés risquent leur vie lors des traversées. Les médias libanais font état de dizaines de morts.

En partant, ils espèrent rejoindre l'île de Chypre ou la Grèce, mais surtout l'Italie. Ils prennent aussi le risque de se faire arrêter par les garde-côtes européens. Certains témoignages sont difficiles. Certains racontent avoir été battus par les autorités grecques et/ou avoir été emprisonnés et torturés dans les geôles turques, enfants inclus. Malgré tout, comme l'expliquent certains Libanais, la situation est tellement catastrophique dans le pays que l'exil devient leur seul horizon.

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