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Carburant : pourquoi Emmanuel Macron choisit-il de revenir à une indemnité et pousse pour une vente à prix coûtant ?

Sur France 2 et TF1, le chef de l'Etat a fait plusieurs annonces pour aider les Français à faire face à la hausse des prix du carburant : une nouvelle "indemnité carburant" qui pourra aller jusqu'à 100 euros, et la vente à prix coûtant demandée aux raffineurs. Une bonne solution ?
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"L'indemnité carburant travailleur" pourra être déclenchée en début d’année prochaine. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

Il s’agit d’une indemnité qui pourra aller jusqu’à 100 euros, réservée à ceux qui travaillent, aux actifs - les retraités en seront exclus. Elle s’adressera aux ménages les plus modestes qui sont obligés de prendre leur voiture pour travailler. Par exemple, l’infirmière libérale qui fait sa tournée avec sa voiture en milieu rural, l’artisan, etc. Il estime que 100 euros, c’est grosso modo l’équivalent d’une aide de 20 centimes par litre pendant 6 mois pour un automobiliste moyen.

>> Carburants : qui sera concerné par la nouvelle indemnité carburant de 100 euros ?

En fait, le gouvernement remet l’indemnité carburant qu’il avait appliqué en février et en mars derniers. Le système sera exactement le même : pour en bénéficier, il faudra justifier d’un véhicule, en faire la demande sur le site des Finances publiques, et l'indemnité sera versée dans les dix jours qui suivent.

Une aide très ciblée moins onéreuse

 Le gouvernement va inscrire cette aide au budget 2024 qu’il présentera mercredi 27 septembre. De fait, elle pourra être déclenchée en début d’année prochaine. L’an dernier, Bercy avait estimé que 10 millions de Français étaient éligibles à ce coup de pouce, mais en fait, seulement 4,3 millions en ont fait la demande.

Cette année, le gouvernement table sur un peu plus de personnes qui se manifesteront, car l’aide est un peu plus connue. Mais cette aide très ciblée reste nettement moins onéreuse pour l’État - autour de 600 millions d’euros - que la mise en place d’une ristourne à la pompe qui coûte une dizaine de milliards d’euros aux caisses de l’État.

Tractations avec les pétroliers sur leurs marges

Emmanuel Macron demande aussi aux raffineurs plus de transparence. Regarder en détail les prix, avoir de la transparence, pour distinguer ce qui relève des coûts de raffinage qui, ces derniers mois, ont augmenté à cause du conflit en Ukraine et ce qui pourrait être une augmentation opportuniste des marges des raffineurs. Autrement dit, le gouvernement veut savoir si Total, Esso et Petroineos, les raffineurs présents en France, profitent un peu trop de la situation.

Le gouvernement va les réunir cette semaine. Face à la levée de boucliers des distributeurs, il abandonne l’idée de la revente à pertes et demande à la place de vendre le carburant sans faire de marges. Certaines enseignes comme Système U, Intermarché ou Leclerc, le font déjà certains week-ends. Le gouvernement leur demande d’étendre ce dispositif.

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