Coup de rabot sur les aides aux entreprises ?
Les représentants patronaux déjeunent mardi 14 juin avec Emmanuel Macron. Et c'est un repas qui risque d'avoir un gout amer. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Les représentants des patrons (Medef, l’U2P, ou encore la CPME) craignent que les aides aux entreprises soient revues à la baisse. En ligne de mire, notamment, la baisse des impôts de production, ce prélèvement fiscal auquel toutes les entreprises sont soumises en plus de l’impôt sur les sociétés, indépendamment de leur bénéfices ou de leur rentabilité.
Le gouvernement a prévu de baisser ces impôts de production de sept milliards dès l’an prochain sur les 100 milliards prélevés chaque année. Certes, Bruno Le Maire à Bercy ou encore Gabriel Attal, ministre des Comptes publics assuraient la semaine dernière à franceinfo que la promesse faite aux entreprises serait tenue. Sauf que les résultats du premier tour des législatives pourraient changer la donne.
Le bon score de la Nupes pourrait obliger le gouvernement à revoir ses intentions parce qu'elle veut taxer les entreprises. Ça fait longtemps que la gauche demande moins d’aides pour les entreprises, ou des aides conditionnées à des résultats sur l’emploi ou l’environnement. Dans le quinquennat précédent, Emmanuel Macron a déjà réduit de dix milliards ces impôts de production.
Les entreprises jouent-elles assez le jeu ?
Enfin, du côté de l’Élysée, il y a un agacement. Le chef de l’État estime que, les entreprises qui ont été très soutenues pendant la crise, n’ont pas assez pris leur part face à la hausse des prix. Pourtant, le président leur a souvent demandé d’augmenter les salaires, de recourir à la prime Macron. Cette prime, Il estime d’ailleurs qu’elle n’a pas été assez utilisée : le montant moyen versé l’an dernier s’élevait ainsi à 500 euros.
Or, le gouvernement cherche de l’argent pour financer ses mesures sur le pouvoir d’achat. C’est sûr que dans le contexte actuel, garder une partie des sept milliards d’euros que rapportent les impôts de production est tentant. À un moment, où il est prévu de revaloriser les pensions de retraites cet été, de prolonger la ristourne sur le carburant ou de faire un geste à la rentrée pour les plus modestes. Le gouvernement va devoir trouver quelques 30 milliards d’euros. Et s’il n’a pas la majorité absolue, il va lui falloir des alliés. Enlever quelques coups de pouce aux entreprises pourrait l’aider à en trouver.
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