Covid-19 : quatre questions sur la nouvelle prime Macron qui ciblera les salariés de "deuxième ligne"
Le Premier ministre a annoncé le dispositif à l'issue d'une réunion avec les partenaires sociaux. Si ses contours ne sont pas totalement définis, la prime devrait en priorité concerner les personnes exerçant des activités jugées essentielles pour l'économie et très exposées au Covid-19.
Les entreprises joueront-elles le jeu une troisième fois ? Jean Castex a annoncé, lundi 15 mars, qu'il serait à nouveau possible pour les entreprises, en 2021, de verser à leurs employés une prime allant jusqu'à 1 000 euros. Celle-ci sera défiscalisée et exonérée de cotisations sociales et ciblera en priorité les salariés dits "de deuxième ligne", a précisé le Premier ministre.
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Un dispositif similaire, baptisé "prime Macron", avait été proposé en 2019, dans la foulée du mouvement des "gilets jaunes", et en 2020, face à la crise liée au Covid-19. Franceinfo répond aux questions qui se posent après l'annonce gouvernementale.
1Quelle forme prendra cette prime ?
Cette prime de 1 000 euros, annoncée lors de la troisième conférence de dialogue social avec les partenaires sociaux, sera exonérée d'impôt sur le revenu, des contributions sociales, mais aussi des cotisations salariales et patronales. Selon Le Figaro, le montant perçu sera exclu "du calcul de la prime d'activité et pour l'attribution de l'allocation adulte handicapé".
Si la prime est plafonnée, certaines entreprises pourront la faire grimper jusqu'à 2 000 euros, si elles ont "conclu un accord d'intéressement d'ici la fin de l'année" ou "ouvert des négociations sur la valorisation des métiers concernés", a indiqué le Premier ministre.
2Qui est concerné par cette prime ?
En 2019 et 2020, la "prime Macron" avait été réservée à celles et ceux qui gagnaient moins de trois fois le Smic. Aucun plafond de revenu n'a pour le moment été fixé pour la version 2021, mais le ministère du Travail a précisé que le "niveau de ciblage" de la prime serait à négocier avec les partenaires sociaux.
Jean Castex a indiqué vouloir cibler les salariés dits de "deuxième ligne" qui devront être les "bénéficiaires privilégiés" de cette prime. Ces travailleurs exerçant des activités jugées essentielles pour la continuité économique, comme le commerce, la propreté, le bâtiment ou le transport routier, ont été particulièrement exposés à la pandémie de Covid-19. Ils représentent 4 millions de personnes, selon la CFDT.
Une prime exceptionnelle de 1000 € défiscalisée dont les travailleurs de la « deuxième ligne » devront être les bénéficiaires privilégiés pourra être versée par les employeurs.
— Jean Castex (@JeanCASTEX) March 15, 2021
C'est la juste reconnaissance de leur engagement pour assurer la continuité économique du pays. pic.twitter.com/JxI60GZbpF
3Comment est-elle accueillie par les partenaires sociaux ?
Les organisations syndicales ont accueilli la nouvelle avec tiédeur. "Tant que ce n'est pas obligatoire, c'est au bon vouloir des employeurs et, pour l'instant, c'est un mauvais vouloir", a commenté Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui dénonce le "refus catégorique" du gouvernement d'augmenter le smic. "En plus d'une prime, nous pensons que tous ces travailleurs-là méritent d'être repositionnés dans l'échelle des valeurs", a aussi réagi Yves Veyrier, le secrétaire général du syndicat Force ouvrière, sur franceinfo.
Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT, estimé qu'"il faut que les employeurs qui ont la possibilité de verser cette prime le fassent", mais que cela ne peut être "la seule réponse" du gouvernement face à la crise.
Les entreprises verseront-elles cette prime à leurs salariés ? Le Medef se montre très réticent face à l'initiative gouvernementale. L'organisation patronale a mis en garde contre une "désillusion" sur cette prime, car "les entreprises ont vécu leur pire année et beaucoup auront du mal à la verser". L'U2P, qui représente les commerçants et artisans, "souscrit à la possibilité donnée aux entreprises" d'accorder une prime qui serait une "juste reconnaissance de la Nation" pour ces travailleurs.
4La "prime Macron" a-t-elle fonctionné en 2019 et 2020 ?
Le dispositif avait plutôt bien marché. En 2019, 4,8 millions de salariés avaient profité de ce coup de pouce, d'un montant moyen de 400 euros. En 2020, la prime a eu encore plus de succès, malgré la crise liée au Covid-19 : plus de 5 millions de personnes avaient bénéficié de 458 euros en moyenne.
Dans la grande distribution, les grandes enseignes ont versé au total 600 millions d'euros en primes l'an dernier, explique franceinfo.
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