Crise immobilière : attention à la contagion, alertent les professionnels
Elles sont terminées les années d’euphorie dans l'immobilier. Avec l’inflation et les taux d’intérêts qui se sont envolés, les ménages ont du mal à accéder aux crédits. Selon la Fnaim, la fédération nationale de l’immobilier, les Français ont perdu 25% de leurs capacités d’achat en deux ans à peine.
Il y a aussi un durcissement des normes et obligations des propriétaires. Par exemple, le diagnostic énergétique, qui empêche de louer selon certains critères, encourage les ventes de passoires thermiques. Ces éléments déstabilisent le secteur et nombre de programmes immobiliers, de constructions s’effondrent. Le corollaire est la baisse d’activité des agents immobiliers, notaires, courtiers, entrepreneurs du bâtiment, promoteurs etc. En un an, presque un millier d’agences immobilières ont fermé et des grands promoteurs réduisent la voilure.
L'immobilier, facteur de crise
Cette crise de l'immobilier pourrait entraîner une crise plus générale. Ce secteur peut vraiment freiner l’économie et être un accélérateur de crise. En effet, la baisse de logements provoque une réduction de la mobilité géographique. Déménager, changer de régions, pour prendre un poste ailleurs devient très compliquée et réduit les chances de faire baisser le chômage. La situation a aussi des incidences sur la natalité. Un jeune couple qui ne trouve pas d'appartement, repousse le moment de faire un bébé. Idem pour une famille qui veut s'agrandir. Ainsi, si devenir propriétaire devient un horizon inatteignable, notamment pour les classes moyennes, la confiance en l‘avenir est affectée et cela nourrit la colère. Donc le logement est un point, un levier très important en économie.
On attend que le gouvernement prenne la mesure de l’enjeu, mais pour l'instant, il n’a toujours pas de ministre du Logement. Pour les professionnels, c'est un très mauvais signe. Un autre mauvais coup, selon eux, est la suppression de la niche fiscale Pinel, qui encourage les ménages aisés à investir dans des logements à louer pour faire baisser leur impôt. Ce dispositif, qui coûte plus d’1 milliard d’euros par an à l’État, doit disparaître à la fin 2024. Il s'agit pour le gouvernement de faire des économies. Mais au-delà de ces mouvements, certains politiques estiment que l’État a beaucoup trop aidé ce secteur et que ce qui se passe est juste un rééquilibrage, une normalisation en somme. Chacun défend sa paroisse. Et c’est peu le dialogue de sourds. On va voir ce que dira Gabriel Attal, il a visiblement prévu d’en parler dans son discours de politique générale lmardi 30 janvier.
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