Retrait de Biden : visite de Benyamin Nétanyahou dans un pays en plein remous

Moins de 48 heures après le retrait de Joe Biden de la course à la présidentielle américaine, le Premier ministre israélien est arrivé à Washington, où il prononcera un discours devant les membres du Congrès, avant de rencontrer le président... ainsi que Kamala Harris.
Article rédigé par Virginie Pironon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le 31 décembre 2023. (ABIR SULTAN / POOL)

La visite de Benyamin Nétanyahou mardi 23 juillet à Washington tombe au beau milieu d’un grand moment d’incertitude politique aux États-Unis, ce qui inquiète particulièrement Israël. Incertitude, est le mot utilisé lundi par Benyamin Nétanyahou juste avant de monter dans l’avion à l’aéroport de Ben Gourion. Et il ne croyait pas si bien dire.

Le Premier ministre israélien devait rencontrer Joe Biden mardi, ce sera finalement jeudi, le président américain se remettant à peine du Covid. La presse israélienne va jusqu’à parler de chaos. Le retrait de Joe Biden de la course à la Maison Blanche, écrit le Jerusalem Post, pourrait inciter le Hamas à durcir sa position dans les pourparlers pour libérer les otages, et donner à l’Iran l’impression que le moment est venu d’intensifier ses attaques contre Israël. Bref, cette décision du président américain n’aurait pas pu arriver, écrit le journal, à un pire moment pour l’État hébreu.

Car cette visite intervient alors que plusieurs fronts ont été ouverts ces dernières semaines contre Israël. Au nord du pays avec le Hezbollah, et puis vendredi dernier, pour la première fois, un drone houthi a fait un mort et des dizaines de blessés à Tel-Aviv, en plein cœur du pays. La réponse israélienne ne s’est pas fait attendre : samedi, sans consulter ses alliés, notamment les États-Unis, l’aviation israélienne a riposté, attaquant le port yéménite d’Hodeïda, faisant six morts et des dizaines de blessés. Israël dit avoir visé des dépôts d’armes et des raffineries de pétrole, sources de revenus pour les rebelles Houthis, soutenus par Téhéran. Le risque désormais, c’est l’engrenage. Les Houthis et Israël ayant échangé de nouvelles menaces.

Alors aux États-Unis, Benyamin Netanyahou va essayer de défendre sa stratégie. C’est l’occasion pour lui de se poser en leader mondial. Mais voilà : sa visite était prévue de longue date, planifiée avant les bouleversements de la campagne pour la présidentielle américaine. Outre les discussions pour parvenir à un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, le principal enjeu pour Benyamin Netanyahou est un espoir de voir progresser les efforts de médiation des États-Unis dans la crise des otages. Le retrait de Joe Biden tombe donc bien mal pour Israël. Et on l’apprend mardi matin : une rencontre avec Kamala Harris vient tout juste d’être planifiée. Elle aura lieu séparément, dans la semaine.

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