Tentatives d'assassinat contre Donald Trump : la violence contre les politiques est-elle en augmentation ?

Japon, Slovaquie, Équateur… Avant la nouvelle tentative d’assassinat dimanche contre Donald Trump, de nombreux pays ont été touchés par des violences envers des personnalités politiques.
Article rédigé par Frédéric Says
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le candidat Républicain Donald Trump juste après une tentative d'assassinat lors d'un meeting en Pennsylvanie, le 13 juillet 2024, aux États-Unis. (REBECCA DROKE / AFP)

Comme un air de déjà vu. Un peu plus de deux mois après une première tentative d'assassinat, le FBI a annoncé dimanche 15 septembre enquêter sur "une tentative d'assassinat présumée" visant Donald Trump. Un nouvel élément qui n'est donc pas sans rappeler cette image, le samedi 13 juillet, qui saturait alors les télévisions du monde entier : Donald Trump, oreille en sang et poing levé, qui harangue ses partisans après avoir été visé par un tireur. Son statut de favori à la présidence du pays le plus puissant du monde, couplé à cette scène irréelle, expliquent que cette actualité bouscule toutes les autres.

Mais ces dernières années, nombre de démocraties ont été touchées par des épisodes de violence politique. Au Japon, l'ancien Premier ministre Shinzo Abe a été abattu, en pleine campagne électorale, en juillet 2022. En Slovaquie, le Premier ministre Robert Fico a été grièvement blessé, le 15 mai 2024, touché de cinq coups de feu à bout portant. En Équateur, en 2023, l'un des candidats à la présidentielle, Fernando Villavicencio, est tué par arme à feu à la sortie d'un meeting. Autant d'agressions dont on a moins parlé, mais qui secouent les régimes démocratiques.

Une violence qui touche également les élus locaux

Même si la violence politique a toujours existé, difficile de ne pas observer une résurgence. D'ailleurs, la presse espagnole remet au goût du jour le mot "magnicide" - étymologiquement : le "meurtre des puissants". Ces violences touchent aussi des dirigeants politiques moins connus, plus locaux. Pensez à la députée britannique Jo Cox, assassinée au moment de la campagne sur le Brexit. Ou la récente agression, en Allemagne, de l’eurodéputé Matthias Ecke. Selon les chiffres de la police allemande, les agressions verbales ou physiques envers des élus ont doublé en cinq ans.

Certes, chaque pays a sa propre histoire, son propre contexte, mais on observe une tendance globale à la polarisation, des courants d'opinions qui se radicalisent et une rhétorique guerrière du "nous contre eux". Comme si les camps politiques étaient devenus des camps retranchés. Ajoutez à cela l'enfermement dans des bulles d'information, la course à l'indignation, favorisée par les réseaux sociaux, ainsi qu’une pincée de complotisme et de victimisation : vous obtenez le terreau fertile pour cette violence. À l'exact opposé de la pensée démocratique, qui permet de débattre, sans se battre.

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