Le vrai ou faux junior répond sur le réchauffement climatique, la conquête de Mars et l'effet des écrans sur la mémoire
Les élèves des collèges du Sacré Cœur à Marseille et ceux d'Emiles Combes à Bordeaux nous interrogent et à travers le regard de trois experts, nous leur répondons.
Les prévisions inquiétantes du Giec pour 2050
Lundi débute la COP29 et elle se déroule en Azerbaïdjan. À quelques jours de cette nouvelle conférence sur le climat, l'observatoire européen du climat Copernicus a annoncé que l'année 2024 allait être la plus chaude jamais enregistrée. À cette occasion, Ilhan nous demande s'il est vrai que "le réchauffement climatique peut entraîner la fin du monde en 2050".
Nous avons retrouvé l'origine de ce rapport, il a été publié par un think tank australien en 2019 (article en anglais) et franceinfo s'était intéressé à cette publication à l'époque. Selon Benjamin Sultan, directeur de recherche à l'Institut de recherches pour le développement, il s'agit plutôt "d'une compilation de rapport d'ONG" et le climatologue Gilles Ramstein, expliquait que cet article présente une vision cauchemardesque, le scénario du pire, mais qui ne peut pas être exclu pour autant.
Nous avons contacté Robert Vautard, directeur de recherche au CNRS et coprésident du groupe du Giec sur les sciences physiques du climat. Il confirme que cette publication de 2019 n'a pas valeur scientifique solide et il explique ce que prévoit le Giec pour 2050.
"En 2050, ce qu'on attend, c'est potentiellement un climat qui serait environ deux degrés plus chauds qu'à l'ère préindustrielle. Ça sera un monde très difficile à vivre en termes de conditions climatiques, avec beaucoup de vagues de chaleur très intenses, avec beaucoup d'inondations, de pluies très intenses."
Robert Vautard, directeur de recherche au CNRSà franceinfo
Robert Vautard précise que le Giec ne prévoit pas la disparition des humains en 2050, en revanche, le réchauffement climatique "va être responsable, et il l'est déjà, de la disparition d'espèces animales et végétales".
Elon Musk rêve de Mars
Elon Musk a beaucoup fait parler de lui pendant la campagne présidentielle américaine ces dernières semaines. L'homme d'affaires américain et milliardaire a clairement fait campagne pour Donald Trump avec l'objectif d'avoir un soutien de poids dans les années à venir pour développer ses projets, notamment dans le domaine spatial.
Ilhan nous demande s'il est vrai que "dans 100 ans l'homme pourra vivre sur une autre planète que sur la Terre". Il s'agit ici de l'une des obsessions d'Elon Musk depuis 20 ans qui rêve d'envoyer, à termes, l'humanité sur Mars.
Pour Olivier Lascar, journaliste et rédacteur en chef du pôle digital de Science et Avenir et auteur d'Enquête sur Elon Musk, l'homme qui défie la science (Alisio Sciences), dire que dans 100 ans, on pourra envoyer des Hommes sur Mars "n'est pas une prévision fiable".
"C'est un projet qui fait hurler les planétologues, parce que Mars c'est une planète complètement inhospitalière. Il n'y a pas d'oxygène sur Mars, il n'y a pas d'atmosphère, on ne peut pas respirer. Mais il n'y a pas d'atmosphère, ça veut dire qu'il n'y a pas de protection non plus contre les rayons cosmiques naturels."
Olivier Lascar, auteur de "Enquête sur Elon Musk, l'Homme qui défie la science"à franceinfo
Selon Olivier Lascar, "pour vivre sur Mars, il faudrait vivre sous Mars, à l'intérieur de grottes, de tunnels, c'est extrêmement compliqué." Il ajoute qu'il faut aussi de l'eau pour vivre et qu'actuellement, la seule eau qu'on a trouvée sur Mars est inexploitable car "glacée".
Le "multitasking" et ses risques pour notre cerveau
Thomas nous demande s'il est vrai "que les écrans altèrent la mémoire". Séverine Erhel, enseignante-chercheuse en psychologie cognitive confirme que les écrans peuvent perturber la mémoire, il y a des études qui se sont intéressées au mécanisme de "multitasking" et à l'effet que cela a sur notre cerveau.
"Le multitasking, c'est quoi ? C'est quand je fais plusieurs tâches en même temps. Par exemple, quand je suis en train de travailler sur mes devoirs et que je suis également sur Snapchat avec mes amis. Le fait de faire plusieurs activités en même temps va perturber la qualité de mes apprentissages et entraînera une mémorisation de moins bonne qualité ou une compréhension de moins bonne qualité."
Séverine Erhel, enseignante-chercheuse en psychologie cognitiveà franceinfo
Séverine Erhel explique que, plus les personnes sont susceptibles de faire plusieurs choses à la fois régulièrement, plus cela va altérer leur attention et par conséquent perturber leur capacité à mémoriser les choses.
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