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Nouveau monde. Android est-il une pieuvre anti-concurrence ?

Le torchon brûle entre Google et la Commission européenne. Accusé d’abus de position dominante sur les smartphones, le géant du numérique réplique et conteste les accusations.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le Googleplex de Menlo Park, en Californie, en novembre.  (JOSH EDELSON / AFP)

Rien ne va plus entre Google et la Commission européenne. Accusé d'abus de position dominante, le groupe américain affirme que son système Android a contribué, au contraire, à faire baisser les prix des smartphones. 

Les reproches de Bruxelles

La Commission européenne reproche au géant du numérique d'obliger les fabricants de smartphones, qui utilisent  Android, à privilégier ses propres services. Concrètement, lorsque Samsung, LG ou Huawei lancent un téléphone équipé d’Android, ces marques seraient tenues, dit la Commission européenne, de préinstaller un certain nombre d’applications signées Google (moteur de recherche, magasin d’applications Google Play). Bruxelles estime aussi que Google met la pression sur les fabricants à coups d’accords commerciaux.

Que répond Google ?

Dans sa réponse, transmise jeudi 10 novembre à la Commission européenne (expliquée dans un billet de blog), Google récuse ces accusations et les démonte point par point. D’abord, selon la firme, les fabriquants de smartphones ne sont pas obligés d’intégrer des applis Google actives mais simplement de proposer certaines applications sous formes d’icônes. Par exemple, un fabriquant de smartphone peut proposer un autre moteur de recherche par défaut.

Ensuite, oui, Google fait signer un accord dit "anti-fragmentation" pour éviter qu’il y ait trop de versions différentes d’Android dans la nature. Mais, selon Google, cet accord n’est pas contraignant. 

Contrairement à ce que dit la Commission, Google affirme qu’Android ne bride pas l’innovation ni la concurrence. Au contraire, ce système gratuit a permis à plus d’un millier de marques dans le monde de proposer plus de 24 000 modèles de téléphones pour tous les budgets.

C’est le bras de fer ?

Récemment, la Commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, a réaffirmé sur Franceinfo sa volonté d’aller "jusqu'où bout dans ce dossier". Vendredi 11 novembre, Google contre-attaque. Cette affaire complexe rappelle la croisade de la Commission européenne contre Microsoft il y a 15 ans. A la différence qu’aujourd’hui le contexte a changé. Selon certains experts, les acteurs du Web, aussi géants soient-ils, ne peuvent plus se contenter de proposer des solutions isolées mais doivent développer des écosystèmes technologiques complets sous peine d’être rapidement distancés par la concurrence. Problème : voilà qui ressemble bien à de la domination.

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